(Washington) La mère du journaliste américain Austin Tice, enlevé en Syrie il y a plus de sept ans, en a appelé lundi au président Donald Trump pour obtenir sa libération, accusant un responsable américain d’entraver les discussions avec Damas.

Lors d’une conférence de presse à Washington, Debra Tice a dit penser que le gouvernement syrien était disposé depuis 2014 à parler avec les autorités américaines du cas de son fils, mais que les États-Unis n’avaient pas vraiment saisi cette occasion.

« Il y a un haut responsable du gouvernement américain qui hésite ou bloque », a-t-elle déploré, refusant d’en dire davantage.

La mère de ce photojournaliste indépendant, qui travaillait pour le groupe McClatchy, le Washington Post, CBS, l’Agence France-Presse (AFP) et d’autres médias, a expliqué que durant l’une de ses visites en Syrie, en mars 2014, elle avait reçu un « message » du gouvernement de Damas affirmant qu’il n’envisagerait de discuter qu’avec « un responsable gouvernemental américain de rang approprié ».  

Elle a ajouté avoir insisté depuis lors auprès de Washington pour saisir cette offre de dialogue.

Debra Tice a aussi dit croire que Donald Trump voulait obtenir la libération d’Austin, et exhorté le président des États-Unis à débloquer la situation.

« Je ne comprends pas comment quelqu’un pourrait aller à l’encontre de la volonté du président et choisir de laisser tomber notre fils bien-aimé, qui a risqué sa vie en servant son pays comme membre de la Marine », a-t-elle lancé.  

Elle a ajouté espérer que le milliardaire républicain, qui a fait de la libération des otages ou « prisonniers politiques » américains une priorité, parlerait de son fils dans son discours annuel sur l’état de l’Union, le 4 février.

Peu d’informations ont été rendues publiques depuis son enlèvement le 14 août 2012 près de Damas, alors qu’il avait 31 ans.

PHOTO JOSEPH EID, AGENCE FRANCE-PRESSE

Austin Tice

L’administration américaine a encore estimé en août dernier qu’il était toujours vivant.

Lundi, Debra Tice a redit détenir des « informations crédibles » en ce sens, sans plus de précisions. Elle a aussi estimé que le gouvernement syrien restait « le mieux placé pour obtenir sa libération ».

Le journaliste est apparu dans une vidéo en septembre 2012, les yeux bandés. Mais l’identité de ses ravisseurs dans ce pays en guerre – militants radicaux, autorités syriennes ou autres – reste inconnue à ce jour.

Les autorités fédérales américaines ont annoncé en 2018 offrir une récompense d’un million de dollars pour toute information permettant de retrouver la trace du photojournaliste.