(Genève) Les Nations unies ont averti vendredi que le feu vert de la Cour suprême des États-Unis à la stricte limitation des demandes d’asile de migrants venant d’Amérique centrale pourrait avoir des conséquences désastreuses pour certains.

Le président américain Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un des emblèmes de sa présidence et cherche à tout prix à réduire l’arrivée de migrants à la frontière sud des États-Unis.  

La haute cour américaine a estimé mercredi que la mesure de l’administration Trump, qui oblige la plupart des migrants à solliciter le statut de réfugié dans un pays tiers traversé durant leur exil vers les États-Unis, s’appliquerait temporairement pendant que la bataille judiciaire se poursuit.

« Nous regrettons l’impact qu’aura la mise en œuvre » de cette décision « sur les demandeurs d’asile », a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Andrej Mahecic, lors d’un point de presse à Genève.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes, souvent des familles avec enfants, sont potentiellement concernées par cette décision annoncée au cœur de l’été qui représente un tournant majeur dans la politique migratoire américaine.

« Toute personne fuyant la violence ou la persécution doit pouvoir accéder à des procédures d’asile complètes et efficaces et à une protection internationale », a rappelé le porte-parole du HCR.

Les demandeurs d’asile arrivant au sud des États-Unis sont souvent des familles et des enfants non accompagnés qui disent avoir fui la violence et la pauvreté dans leur pays. Pour beaucoup d’entre eux, trouver un « refuge sûr est un besoin urgent », a relevé M. Mahecic.

« Il est impératif que ces personnes soient rapidement identifiées et puissent bénéficier de l’aide et de la protection dont elles ont besoin, y compris le droit de demander l’asile », a-t-il ajouté.

Depuis fin 2018, les États-Unis font face à un afflux de migrants illégaux à leur frontière avec le Mexique, ce qui a tendu les relations entre Washington et son voisin du sud. En juin, 104 000 migrants ont été arrêtés à la frontière, un chiffre en hausse de 142 % sur un an, selon les données officielles.