Donald Trump et des élus républicains ont appelé jeudi à la démission d'un responsable parlementaire démocrate qu'ils accusent d'avoir « menti » en relayant les soupçons de collusion avec la Russie, donnant lieu à un vif échange au Congrès américain.

Le président américain avait prévenu : maintenant que le procureur spécial chargé de l'enquête russe, Robert Mueller, a conclu selon le ministère de la Justice à l'absence de preuves démontrant une collusion entre son équipe de campagne et Moscou, ceux qui l'avaient mis en cause vont devoir rendre des comptes.

En première ligne jeudi de l'ire républicaine : le président démocrate de la puissante commission du Renseignement de la Chambre basse, Adam Schiff.

Après avoir « passé deux ans à mentir illégalement, sciemment, et à faire fuiter des informations, (il) devrait être forcé à démissionner du Congrès ! » a tweeté Donald Trump.  

Puis lors d'une audition parlementaire qu'il présidait - portant, ironiquement, sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine de 2016 - Adam Schiff a été appelé à quitter son poste de président par tous les membres républicains de sa commission.

« Votre volonté de continuer à promouvoir une histoire manifestement fausse est inquiétante », a déclaré le républicain Mike Conaway, en lisant leur lettre commune appelant à son départ.

Un autre élu, Mike Turner, l'a accusé à plusieurs reprises de « McCarthysme », en référence à l'époque de la Guerre froide, lorsque le sénateur républicain du Wisconsin Joseph McCarthy avait lancé une campagne visant toute personne soupçonnée d'être communiste.  

Adam Schiff a répondu avec virulence, sans revenir sur ses positions.  

« Mes collègues estiment peut-être qu'il est acceptable que les Russes aient proposé de livrer des informations compromettantes sur une candidate démocrate à la présidentielle dans le cadre de ce qui a été décrit comme une tentative du gouvernement russe d'aider la campagne de Trump », a-t-il lancé.  

Il faisait référence à une réunion controversée entre le fils du républicain, Donald Trump Junior, et une avocate russe dont il aurait cru qu'elle détenait des informations sur Hillary Clinton.

Ce dernier n'avait alors pas « prévenu le FBI, il n'avait pas refusé catégoriquement cette assistance étrangère. Non, au contraire, ce fils avait dit qu'il adorerait recevoir l'aide des Russes », a-t-il poursuivi.

PHOTO J. SCOTT APPLEWHITE, AP

Adam Schiff.