L'avocat vedette Michael Avenatti, qui a notamment défendu l'actrice porno Stormy Daniels dans son procès contre le président Donald Trump, a été arrêté lundi pour une tentative d'extorsion visant l'équipementier sportif Nike ainsi que d'autres malversations financières.

M. Avenatti, 48 ans, connu pour ses propos anti-Trump, avait envisagé à un moment de se porter candidat à la présidentielle de 2020 avant de renoncer. Il a été arrêté à New York où il fait l'objet d'une plainte fédérale l'accusant d'avoir tenté d'extorquer «plusieurs millions de dollars» à Nike, menaçant de divulguer des informations pouvant selon lui nuire à la société.

Selon la plainte, l'avocat demandait en outre un «paiement de 1,5 million à un individu qu'Avenatti disait représenter».

M. Avenatti et un complice laissé dans l'anonymat par le FBI, chargé de l'enquête, ont rencontré des avocats de Nike le 19 mars à ce sujet. Le jour suivant, au cours d'une conversation avec ces mêmes avocats, M. Avenatti avait assuré que si ses demandes n'étaient pas satisfaites, il «réduirait de 10 milliards de dollars la capitalisation boursière de votre client... je ne plaisante pas».

Selon un agent du FBI cité dans la plainte, l'avocat californien menaçait «plus précisément de tenir une conférence de presse à la veille de l'annonce des résultats trimestriels de Nike et du début du tournoi» universitaire de basketball, «durant laquelle il accuserait de malversation des employés de Nike».  

Moins d'une heure avant l'annonce de son arrestation lundi, Michael Avenatti avait indiqué sur Twitter qu'il comptait tenir une conférence de presse mardi matin pour «dévoiler un scandale de grande ampleur concernant le basketball secondaire et universitaire perpétré par Nike, que nous avons mis au jour».

«Ce comportement criminel touche Nike au plus haut niveau et implique parmi les plus grands noms du championnat de basketball universitaire», avait-il ajouté.

M. Avenatti a également été arrêté pour une plainte distincte visant d'autres malversations financières en Californie, où il réside.

Selon le communiqué d'un procureur fédéral de Los Angeles, l'avocat est ainsi accusé d'avoir détourné l'argent d'un de ses clients pour payer ses propres dépenses et dettes, ainsi que celles de son cabinet et d'une chaîne de cafés qu'il possède.  

Il est également soupçonné d'avoir obtenu indûment plusieurs millions de dollars de prêts bancaires en utilisant des documents fiscaux falsifiés. Des documents d'autant plus faux que Michael Avenatti n'a «jamais payé ses impôts sur les revenus pour les années en question», 2012 et 2013, a souligné le procureur fédéral de Californie centrale, Nicola Hanna, lors d'une conférence de presse à Los Angeles.

Le dossier, «résultat de deux ans d'enquête des services fiscaux», brosse «un portrait peu flatteur mêlant mépris de la loi et cupidité», a poursuivi le procureur.

«Sur son compte Twitter, M. Avenatti se décrit lui-même comme "avocat, militant, combattant pour le bien", mais les accusations dans ce dossier le décrivent tout autrement : un avocat corrompu qui se bat pour ses propres intérêts égoïstes en s'appropriant près d'un million de dollars qui appartiennent à un de ses clients», a lancé le procureur Hanna.

Selon lui, Michael Avenatti doit être présenté dans la journée à un juge fédéral de New York dans les deux dossiers.