Aucun motif « clair » n'animait Stephen Paddock, qui a tué 58 personnes à Las Vegas en 2017, mais il voulait se suicider et cherchait la notoriété, selon un rapport d'enquête du FBI rendu public mardi.

À l'issue de ses investigations, la police fédérale n'a pas établi de mobile « unique » à la pire fusillade de l'histoire récente des États-Unis, qui a également fait plus de 800 blessés lors d'un concert de country le 1er octobre 2017.

Mais, en retraçant le passé de Stephen Paddock, un panel d'experts légaux et psychiatriques ont mis en avant un ensemble complexe de « facteurs potentiels de motivation », comme pour la plupart des auteurs de fusillade de masse.

Une certitude figure dans leur rapport final : le tireur, qui a agi seul, n'avait aucune motivation idéologique, politique ou religieuse. Il n'avait pas non plus de « grief » particulier contre ses cibles, choisies pour des raisons pratiques.

Mais cet ancien comptable de 64 ans, qui avait perdu beaucoup d'argent dans des casinos, avait « mal vieilli » ces dernières années. Souffrant « d'un déclin objectif (et subjectif) de sa forme physique et morale [...] et de son statut financier », il souhaitait « prendre le contrôle de la fin de sa vie en se suicidant », notent-ils.

En parallèle, il avait le « désir d'atteindre un certain degré de triste notoriété », « influencé par le souvenir de son père » Benjamin Paddock, un braqueur de banque qui fut parmi les fugitifs les plus recherchés par le FBI, selon le rapport.

Manipulateur

Pour eux, son crime est « cohérent avec sa personnalité », caractérisée par un manque d'empathie, un caractère secret et une obsession pour les détails une fois qu'il se fixait un projet.

Au cours de sa vie, il a souvent « exploité autrui par la manipulation et le mensonge », relèvent les experts.

Avant de commettre son crime, il a consacré « du temps, de l'attention et de l'énergie » à ses préparatifs, soulignent-ils. Il semble avoir choisi sa cible sur l'internet et a passé un an à acheter des armes et de munitions.

Il semble ne s'en être à aucun moment ouvert à quiconque.

En août, la police de Las Vegas avait elle aussi conclu qu'il avait agi seul.  

« La question à laquelle nous n'avons pas su répondre est "pourquoi" Stephen Paddock a fait ce geste », avait toutefois ajouté le shérif de la ville Joe Lombardo.

Stephen Paddock, qui s'est suicidé dans les minutes ayant suivi le carnage, avait transporté un véritable arsenal dans sa chambre d'hôtel au 32e étage du Mandalay Bay, d'où il a tiré sur une foule de 22 000 personnes venues assister à un concert en plein air.

Le groupe djihadiste État islamique (EI) avait rapidement revendiqué cette fusillade, affirmant que Stephen Paddock était l'un de ses « soldats ». Une thèse qui avait été rapidement réfutée par la police locale.