Howard Schultz, l'ancien patron de Starbucks s'est donné «trois mois» pour décider de se présenter ou non à l'élection présidentielle américaine de 2020 et écarte l'idée d'endosser les couleurs démocrates en dépit de nombreuses critiques.

M. Schultz, qui a transformé Starbucks en multinationale, a provoqué un tollé en annonçant dimanche au cours de l'émission 60 Minutes envisager «sérieusement» de se présenter en candidat «centriste» et «indépendant».

Une candidature indépendante serait une bonne chose pour Donald Trump en 2020 parce qu'elle «volerait» des voix au futur candidat démocrate, ont martelé lundi les stratèges et donateurs du parti démocrate.

«Il n'est pas possible qu'un indépendant gagne», a asséné le milliardaire Michael Bloomberg, qui avait caressé l'idée de se présenter en indépendant en 2016 avant de finalement jeter l'éponge.

«La grande probabilité est qu'un indépendant va diviser le vote anti-Trump et aboutir à sa réélection, et ça c'est un risque [...] que nous ne pouvons nous permettre aujourd'hui», a développé l'ancien maire de New York.

 «Je ne suis pas d'accord avec cette conclusion. Il y a des démocrates et des républicains qui cherchent un nouveau toit», a réagi M. Schultz lors de sa première sortie publique depuis ses propos de dimanche, à l'occasion de la publication d'un livre autobiographique, From the Ground Up, retraçant sa vertigineuse ascension sociale.

 «Laissez-moi faire une tournée du pays [...] et nous verrons dans les trois prochains mois si on peut former un mouvement pour un meilleur choix», a-t-il plaidé devant une centaine de personnes invitées par le libraire Barnes & Noble au coeur de Manhattan, à New York.  

«Ne contribuez pas à faire ré-élire Trump. Retournez à Davos avec les autres élites millionnaires», lui a lancé un protestataire avant d'être escorté par des agents de sécurité. «La couverture santé universelle est un droit humain», a crié un autre participant alors que M. Schultz rejette la proposition démocrate d'une assurance santé pour tous.

Le dirigeant, enfant battu ayant grandi dans un logement social dans un quartier défavorisé à New York, a écarté toute idée de se présenter sous les couleurs démocrates, expliquant ne pas avoir envie de dire des choses auxquelles il ne «croit pas». «Je serais hypocrite», a-t-il estimé.

Et quand on demande à cet ancien membre du parti démocrate s'il y a quelque chose qui pourrait infléchir sa position, la réponse fuse : «Non !»

Howard Schultz, dont la fortune personnelle est estimée à 3,4 milliards de dollars par Forbes, reproche à l'aile gauche du parti démocrate de faire des propositions «pas réalistes» qui vont faire flamber la dette des États-Unis.

Il affirme comprendre «ceux qui souffrent». «Parce que j'ai été un des leurs, et j'ai aussi été du côté de ceux qui créent de la richesse», défend-il.