Les représentants de la Maison-Blanche et du Congrès ont repris samedi leurs pourparlers visant à mettre fin à la paralysie partielle du gouvernement sans parvenir à des progrès importants, mais ils prévoient se revoir dimanche.

« Pas beaucoup de progrès accomplis aujourd'hui. Une deuxième rencontre est prévue demain », a écrit le président, Donald Trump, sur Twitter en fin de journée.

Les démocrates ont confirmé qu'il n'y avait pas eu beaucoup de mouvement, affirmant que la Maison-Blanche n'avait pas bougé sur la demande répétée du président de débourser 5,6 milliards pour financer la construction d'un mur à la frontière américano-mexicaine ou sur la possibilité de rouvrir le gouvernement pendant les discussions.

La Maison-Blanche a indiqué que le financement n'avait pas fait l'objet de négociations en profondeur, mais l'administration a dit clairement qu'elle avait besoin de fonds pour le mur et qu'elle voulait régler la paralysie gouvernementale du même coup.

Les républicains et démocrates se sont mutuellement blâmés après la rencontre.

Le chef de cabinet intérimaire du président, Mick Mulvaney, a accusé les démocrates de vouloir faire « stagner » les discussions. Des démocrates bien au fait de la rencontre ont plaidé de leur côté que la position de la Maison-Blanche était « intenable ».

Un responsable de la Maison-Blanche a indiqué que la réunion comprenait un exposé de la secrétaire de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, sur la sécurité aux frontières.

Les démocrates ont demandé une fois de plus de rouvrir entièrement le gouvernement pendant la tenue de pourparlers sur la sécurité frontalière, ce que la Maison-Blanche a rejeté. Ils ont également demandé des renseignements écrits sur les besoins du département de la Sécurité intérieure, ce que la Maison-Blanche a accepté de fournir.

Le groupe se réunira une fois de plus dimanche.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a annoncé samedi que les démocrates commenceraient à adopter des lois distinctes pour rouvrir des départements paralysés - dont le Trésor, pour s'assurer que les Américains reçoivent leur remboursement d'impôts.

« Pendant que le président Trump menace de garder le gouvernement fermé pendant des "années", les démocrates prennent des mesures immédiates pour rouvrir le gouvernement afin de combler les besoins du peuple américain, de protéger notre frontière et de respecter les travailleurs », a-t-elle déclaré.

Donald Trump, qui n'a pas assisté aux discussions, a passé la matinée à parler de sécurité frontalière sur Twitter. Faisant preuve de peu d'empathie pour les centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux en congé forcé ou travaillant sans rémunération, le président a déclaré - sans citer de preuve - que la plupart d'entre eux étaient des démocrates.

« Je veux mettre fin à la paralysie dès que nous serons d'accord sur une sécurité renforcée à la frontière  ! Je suis à la Maison-Blanche prêt à intervenir ; où sont les démocrates  ? » a-t-il ajouté.

Donald Trump et les dirigeants démocrates se sont rencontrés environ deux heures vendredi, mais ont donné des comptes rendus divergents sur leur échange. Les démocrates ont fait état de peu de progrès  ; M. Trump a présenté les discussions de la fin de semaine comme un premier pas essentiel.

Le sénateur démocrate Chris Van Hollen a déclaré dans son discours hebdomadaire à la radio de son parti que la paralysie du gouvernement était causée par « un président qui place ses caprices personnels et ses efforts pour marquer des points politiques avant les besoins du peuple américain ».

« Il montre du doigt tout le monde, sauf lui-même », a-t-il déploré.

Alors que la paralysie gouvernementale persiste, certains républicains deviennent de plus en plus nerveux. Des sénateurs républicains qui font face à une élection en 2020, notamment Cory Gardner du Colorado et Susan Collins du Maine, ont exprimé leur désarroi devant la situation.

Dans un éditorial pour le média The Hill, le sénateur de la Caroline du Nord, Thom Tillis, a appelé le Congrès à mettre fin à l'impasse et à conclure un accord sur la sécurité de la frontière et l'immigration.

Vendredi, Donald Trump a dit avoir pensé à invoquer l'état d'urgence pour contourner le Congrès et construire le mur, affirmant toutefois préférer une solution « négociée ».