(Washington) Le Congrès américain a dévoilé la statue du chef amérindien Standing Bear, honorant un «héros» dont la lutte pour enterrer son fils sur les terres ancestrales avait mené au 19e siècle à la reconnaissance de tous les Amérindiens comme citoyens dotés de droits civiques.

Dans le cadre solennel du grand Hall des Statues du Congrès, élus démocrates, républicains et membres de la tribu Ponca ont dévoilé ensemble la statue du chef en tenue de cérémonie, une hache à la main et l’autre tendue.  

Sous la coupole du Capitole, prières et chansons en langue ponca ont rythmé la cérémonie.

Avec l’entrée de Standing Bear au «panthéon de nos patriotes», les Américains honorent «un homme au courage extraordinaire» mais aussi «tous les Amérindiens qui ont fait face à l’injustice et à l’intolérance avec dignité et détermination», a déclaré la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.  

«Faisons de cette statue le symbole de notre engagement à réparer les torts du passé», a-t-elle ajouté.  

AFP

Nancy Pelosi applaudit pendant la cérémonie de mercredi.

Les 50 États américains sont représentés dans cette salle par des statues. Le Nebraska a décidé de remplacer l’effigie d’un ancien secrétaire d’État, William Jennings Bryan, par celle de ce «héros», selon le gouverneur de cet État du midwest.  

Standing Bear fut «l’un des dirigeants les plus importants de la lutte pour les droits civiques dans notre pays mais presque personne ne le connaît, et nous espérons y remédier aujourd’hui», a poursuivi le gouverneur Pete Ricketts.  

Alors que la tribu des Ponca venait d’être envoyée loin de son Nebraska d’origine, Standing Bear y était retourné en 1878 pour enterrer sur leurs terres ancestrales son fils, mort de faim ou de maladie comme une grande partie de la communauté dans les premiers mois après son déplacement forcé.

Arrêté pour avoir quitté sa nouvelle réserve, Standing Bear avait engagé une bataille judiciaire «historique» qui a débouché sur la «reconnaissance de tous les Amérindiens comme des “personnes au regard de la loi”, dotées de droits civiques pour la première fois dans l’Histoire de notre pays», selon Nancy Pelosi.  

Elle a rappelé ses célèbres mots adressés au juge : «Je suis un homme, Dieu nous a fait tous les deux».  

L’assemblée s’est levée dans un tonnerre d’applaudissements lorsque la dirigeante démocrate a noté que, depuis janvier, deux Amérindiennes - Deb Haaland et Sharice Davids - siégeaient à la Chambre, une première historique.