(PHOENIX) Le meurtre d’un jeune Noir de 17 ans dans un dépanneur de l’Arizona, qui aurait été poignardé par un homme blanc ayant affirmé s’être senti menacé par la musique rap de l’adolescent, soulève l’indignation dans les médias sociaux aux États-Unis.

Des centaines de personnes, dont le candidat à l’investiture démocrate Cory Booker, se sont exprimées sur Twitter à ce sujet au cours des derniers jours.

Des membres de la famille ont déclaré à des médias locaux qu’Elijah Al-Amin aurait eu 18 ans dans deux semaines et qu’il avait hâte d’entamer sa dernière année à l’école secondaire.

PHOTO SERINA RIDES, AP

Elijah Al-Amin

Le jeune homme a été inhumé lundi, après une cérémonie au Centre communautaire islamique de Tempe.

Un petit monument commémoratif improvisé a été érigé près du dépanneur où Elijah Al-Amin a été poignardé. On peut notamment y voir des anges en porcelaine, des fleurs, des bougies et un ourson en peluche.

Le bureau du procureur du comté de Maricopa a indiqué avoir porté des accusations de meurtre au premier degré contre Michael Adams, 27 ans. Le meurtre au premier degré est passible de la prison à vie ou de la peine capitale.

Michael Adams doit comparaître devant le tribunal le 15 juillet.

Le mot-clic #JusticeForElijah a commencé à prendre de l’importance sur Twitter le week-end dernier, après l’arrestation du suspect à Peoria, en banlieue de Phoenix. L’homme avait été libéré de prison deux jours plus tôt.

Des témoins de l’attaque en Arizona, survenue jeudi matin alors que les Américains fêtaient le jour de l’Indépendance, ont déclaré avoir vu Elijah Al-Amin se faire poignarder au cou et au dos dans le dépanneur avant de courir à l’extérieur. Des secouristes l’ont découvert allongé au sol près des pompes à essence et l’ont transporté à l’hôpital, où il a rendu l’âme.

Les policiers ont trouvé Michael Adams à proximité avec un couteau de poche et du sang sur lui. Le suspect leur a dit qu’il s’était senti menacé par la musique rap venant du véhicule du jeune homme.

L’avocat de M. Adams a déclaré au juge, lors de sa première comparution, que son client était atteint d’une maladie mentale et avait été libéré de prison sans médicament ni « aucun moyen de prendre soin de lui-même ».

Mais selon un porte-parole du département des services correctionnels, l’homme « n’a pas été désigné comme souffrant d’une maladie mentale grave » au moment de sa libération.

Il avait été libéré le 2 juillet après avoir purgé une peine de 13 mois de détention pour voies de fait graves.

De nombreuses personnes ont affirmé sur Twitter que les allégations concernant les problèmes de santé mentale de l’accusé ne devraient pas servir de justification pour expliquer ce qu’ils estiment être un crime haineux.