Donald Trump a promis lundi que les alliés ne profiteraient plus des États-Unis, réprouvant son secrétaire à la Défense démissionnaire Jim Mattis, opposé au retrait des troupes américaines de Syrie, décidé par le président la semaine dernière.

« Aux quelques sénateurs qui pensent que je n'aime pas ni apprécie être allié avec d'autres pays, ils ont tort, J'AIME BIEN », a tweeté le locataire de la Maison-Blanche.

« Ce que je n'aime pas en revanche, c'est quand nombre de ces mêmes pays profitent de leur amitié avec les États-Unis, à la fois pour la Protection militaire et le Commerce », a-t-il poursuivi.  

« Le général Mattis ne voyait pas ça comme un problème. Moi si, et c'est en train d'être réglé ».

L'annonce du retrait des troupes américaines de Syrie la semaine dernière a suscité de vives réprobations, tant sur la scène internationale qu'aux États-Unis. Elle a conduit à la démission du secrétaire à la Défense Jim Mattis, et de l'émissaire américain pour la coalition internationale antidjihadiste, Brett McGurk.  

Dans sa lettre de démission, le chef du Pentagone avait recadré Donald Trump, estimant qu'il fallait « traiter les alliés avec respect ». Il n'avait pas mentionné explicitement le dossier syrien, si ce n'est pour citer la coalition internationale contre les djihadistes du groupe État islamique (EI) comme exemple de l'utilité des alliances.

Dimanche, Bob Corker, sénateur républicain, critique régulier du président, n'avait pas caché son opposition au retrait des troupes de Syrie.

« Je suis juste triste pour notre pays. Je suis triste pour les relations abîmées avec les pays qui ont été avec nous », a commenté sur CNN le chef de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Le sénateur Lindsey Graham, proche de Donald Trump, avait lui aussi critiqué avec véhémence la décision du président américain. Mais lundi, l'élu républicain a estimé que les États-Unis pourraient réduire le nombre de troupes, sans quitter complètement la Syrie, en « s'associant » avec la Turquie.  

« S'associer avec la Turquie pour détruire l'EI - et assurer la protection des Kurdes qui se sont battus avec tant de courage - est une grande victoire », a-t-il tweeté.     

Le président français Emmanuel Macron a par ailleurs « très profondément » regretté dimanche cette décision, ajoutant qu'« un allié se doit d'être fiable, de se coordonner avec ses autres alliés ». « Être allié, c'est combattre épaule contre épaule », a-t-il souligné.

Le locataire de la Maison-Blanche s'en prend régulièrement aux alliés des États-Unis, à qui il reproche de ne pas contribuer assez au financement de l'OTAN.    

« L'AMÉRIQUE EST DE NOUVEAU RESPECTÉE », a aussi lancé sur Twitter le président américain à la veille de Noël.