Un homme blanc, accusé d'avoir abattu deux clients afro-américains dans un magasin de Louisville (Kentucky) en octobre, a été inculpé jeudi par un jury américain pour crime aggravé à caractère raciste.

Gregory Bush, 51 ans, avait déjà été inculpé pour meurtre et mise en danger d'autrui dans le cadre de cette fusillade, survenue le 24 octobre dernier.

Deux nouveaux chefs d'accusation pour crime aggravé à caractère raciste (« hate crime ») ont été ajoutés jeudi pour la mort de Maurice Stallard, 69 ans, et Vickie Lee Jones, 67 ans, ainsi qu'un troisième pour la tentative de meurtre d'une autre personne, dont le nom n'a pas été révélé.

M. Bush fait également face à des chefs d'accusation liés à la détention d'armes à feu.  

Certains habitants de Louisville s'étaient montrés critiques sur la façon dont la justice a mené l'enquête, réclamant que la motivation raciste du crime soit plus rapidement établie.

Gregory Bush aurait d'abord essayé d'entrer dans une église fréquentée par des Noirs, la First Baptist Church, à Jeffersontown.

Quelques minutes plus tard, il se serait rendu dans une épicerie non loin de là et avait ouvert le feu plusieurs fois sur les deux victimes. Il aurait dit à un passant : « les Blancs ne tuent pas les Blancs ».

Il encourt la peine de prison à vie ou la peine capitale. Cette dernière n'est toutefois que rarement requise.  

Ces crimes présumés sont « horribles », a dénoncé dans un communiqué le ministre américain de la Justice par intérim Matthew Whitaker.

« Nous ne pouvons tolérer et ne tolérerons pas les violences racistes », a-t-il déclaré. « Nous mettrons toute la force de la justice pour les contrer, tout comme tout "crime de haine" contre nos concitoyens américains » de toute origine ethnique, a-t-il ajouté.

Cette fusillade a eu lieu quelques jours à peine avant la pire tuerie antisémite de l'histoire des États-Unis dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie (11 morts).

Auparavant, l'envoi de plusieurs colis piégés à des opposants du président Donald Trump avait relancé le débat sur les profondes divisions de la société américaine, et sur les discours virulents du président Trump, accusé de désinhiber l'extrême droite.