Le président américain Donald Trump a estimé mardi que le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul avait donné lieu à « l'une des pires opérations de dissimulation de l'histoire ».

« Ils avaient un très mauvais projet à l'origine, il a été très mal exécuté et l'opération de dissimulation a été l'une des pires de l'histoire des opérations de dissimulation », a déclaré M. Trump depuis le bureau ovale.

« Cela n'aurait jamais dû être envisagé », a-t-il ajouté. « Celui qui a eu cette idée, quel qu'il soit, est dans une situation très difficile », a-t-il encore dit.

Interrogé sur la réaction du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé à punir les « commanditaires » de ce « meurtre sauvage »,  M. Trump a jugé qu'il avait eu un ton « dur » envers l'Arabie saoudite.

Le président des États-Unis croit-il à la version donnée par les Saoudiens ?

« Je veux d'abord connaître les faits », a-t-il répondu, tout en soulignant combien Riyad était un « excellent allié » des États-Unis depuis des décennies et rappelant qu'il était « l'un des principaux investisseurs aux États-Unis ».

Âgé de 59 ans, Jamal Khashoggi, un éditorialiste qui collaborait avec le Washington Post, a été tué le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul, où il s'était rendu pour obtenir des documents administratifs en vue de son prochain mariage.

Faisant un point sur l'enquête, M. Erdogan a décrit un « meurtre sauvage » qui a été « planifié » pendant plusieurs jours et mis à exécution par une équipe de « 15 agents ».

Sans impliquer nommément le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit « MBS » et régulièrement critiqué par Khashoggi, M. Erdogan a souligné l'importance de punir « toutes les personnes impliquées, des exécutants aux commanditaires » de ce meurtre.

Il faut « mettre au jour les responsabilités de chacun dans cette affaire, du plus haut niveau au plus bas », a insisté le chef de l'État turc, qui a proposé de juger à Istanbul les 18 suspects arrêtés par Riyad.