Inutile de dire que « face de cheval » et l'actrice porno Stormy Daniels ne sont pas des sujets que les républicains ont envie d'aborder à trois semaines des élections de mi-mandat. Un nombre record de femmes se présentent en effet à ce scrutin, le premier de l'ère #moiaussi, surtout sous la bannière du Parti démocratique.

Cette semaine, le président Donald Trump a ajouté « face de cheval » à la longue liste des commentaires disgracieux qu'il a faits sur les femmes.

Petit coup d'oeil sur la controverse et ses retombées.

FACE DE CHEVAL

M. Trump a qualifié Mme Daniels de « face de cheval » dans un message publié mardi sur Twitter après qu'un juge fédéral eut rejeté une poursuite pour diffamation déposée par l'actrice contre le président.

« Parfait, maintenant, je peux poursuivre Face de cheval et son avocat de troisième ordre, a écrit l'homme d'affaires sur le populaire site de microblogage. Elle ne sait rien à mon sujet, c'est une totale arnaque ! »

Cette dernière phrase semblait faire référence à la description détaillée et peu flatteuse que Stormy Daniels a faite de Donald Trump, avec qui elle aurait eu une liaison en 2006, dans un livre récemment publié.

M. Trump nie avoir eu une relation avec Mme Daniels.

« C'est parti, minus », a répliqué l'actrice mardi sur Twitter.

LES RÉPUBLICAINS EMBARRASSÉS

Les membres du Parti républicain détestent quand les journalistes les invitent à réagir aux propos du président. Interrogés au sujet de l'affaire « face de cheval », ils ont tenté de demeurer le plus neutres possible.

« Il n'y pas de place pour ce type de langage, a déclaré le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, sur les ondes de CBS un peu moins de deux mois avant de quitter la Congrès et la vie politique. Il n'aurait pas dû dire ça. »

Le sénateur John Kennedy a pour sa part déclaré qu'il aurait préféré que Donald Trump s'abstienne de faire pareil commentaire. Il a soutenu avoir communiqué sa désapprobation au principal intéressé.

Quant à la réprésentante Elise Stefanik, elle a estimé que traiter quelqu'un de « face de cheval » sur Twitter était tout à fait « inacceptable ».

LA RÉPLIQUE DE TRUMP

Dans une entrevue avec l'Associated Press quelques heures après avoir publié le fameux message, M. Trump s'est fait demander s'il était approprié d'insulter une femme sur son apparence.

« Vous pouvez l'interpréter comme bon vous semble », a-t-il répondu.

Le président, qui doit participer à un grand nombre de rassemblements pour les candidats républicains, a refusé d'accepter toute responsabilité advenant le cas où son parti perdrait le contrôle du Congrès après les élections de mi-mandat.

« Non, je pense au contraire que j'aide les gens », a-t-il assuré.

UN RÉCIDIVISTE

Ce n'est pas la première fois que le président américain décrit de manière peu élogieuse des femmes qui l'embêtent.

Donald Trump n'a pas caché sa colère contre l'ancienne conseillère Omarosa Manigault Newman, félicitant le chef du personnel de la Maison-Blanche, John Kelly, d'avoir « rapidement congédié cette chienne ».

M. Trump s'est aussi moqué de l'apparence de Carly Fiorina, sa rivale dans la course à l'investiture républicaine. « Regardez ce visage, aurait-il dit en 2015 en parlant de la candidate selon le magazine "Rolling Stone". Est-ce que quelqu'un voterait pour ça ? Pouvez-vous imaginer que cette face soit celle de notre prochain président ? »

Il a aussi reproché à Alicia Machado, Miss Univers 1996, d'avoir pris énormément de poids et soutenu qu'il s'agissait d'un réel problème. Le président n'a jamais démenti les allégations de Mme Machado selon lesquelles il l'aurait appelée « Miss Piggy » et « Miss Femme de ménage ».

UN IMPACT SUR LE VOTE ?

D'après le plus récent sondage Gallup, 34 % des électrices approuvent Donald Trump, un nombre qui est resté constant depuis le début de sa présidence.

Les républicaines sont encore très nombreuses à le soutenir.

Les femmes sont toutefois plus enclines que les hommes à appuyer les démocrates. Selon un sondage réalisé par « The Washington Post » et ABC News, 59 % des répondantes ont indiqué qu'elles voteraient pour des candidats démocrates contre 46 % du côté des répondants.