Les États-Unis devraient atteindre la moitié de l'engagement à réduire les gaz à effet de serre fixé par l'ancien président Barack Obama dans le cadre de l'accord de Paris et annulé par Donald Trump l'an dernier, selon une nouvelle étude.

Des dizaines de villes, entreprises et États américains se sont engagés depuis l'an dernier à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre, afin de tenter de compenser le retrait des États-Unis (et donc du gouvernement fédéral) de l'accord international signé à Paris en 2015.

Mais ces engagements ne suffiront pas, avec des réductions estimées à entre 670 et 810 millions de tonnes équivalentes de CO2 par an en 2030 par rapport à la trajectoire actuelle, soit moins de la moitié de ce que les États-Unis de Barack Obama avaient promis. Ces chiffres ont été publiés dans une analyse réalisée par des chercheurs de l'Université Yale pour le compte de plusieurs organisations et coalitions climatiques.

En 2016, les émissions américaines étaient de 5,7 milliards de tonnes de CO2. Elles baissent chaque année depuis 2007, mais le rythme est loin d'être assez rapide.

L'engagement signé par Barack Obama était de les réduire de 26 à 28 % d'ici à 2025, par rapport au niveau de 2005. En 2016, la baisse était d'environ 12 %.

Aux États-Unis, le gouvernement fédéral dispose de puissants leviers pour réguler le secteur énergétique ou du transport, tandis que les moyens des villes sont plus limités.

Cette nouvelle étude prépare le terrain au Sommet mondial pour l'action climatique, qui aura lieu du 12 au 14 septembre à San Francisco, et qui rassemblera tous les grands acteurs américains et étrangers non étatiques (États fédérés, villes, régions, entreprises) qui entendent agir à leur niveau pour réduire les émissions.

Au niveau mondial, le compte n'y est toujours pas pour limiter l'augmentation de la température à moins de 2 °C pendant ce siècle, par rapport à l'époque préindustrielle, si l'on comptabilise les objectifs fixés par les États dans le cadre de l'accord.

Les politiques promises par les pays membres ne représentent qu'un tiers des réductions nécessaires, selon une analyse de 2016.

L'étude de Yale estime que l'action individuelle des villes et entreprises, dans le monde, sera loin de suffire pour combler le fossé, n'apportant que des réductions de l'ordre de 200 à 700 millions de tonnes de carbone par an.