Un juge new-yorkais a infligé un revers à la candidate malheureuse à la vice-présidence américaine en 2008, Sarah Palin, qui poursuivait en diffamation le New York Times, une affaire jugée emblématique du droit de la presse sous Donald Trump.

«Nulle part ailleurs qu'aux États-Unis le journalisme politique est si libre, si robuste, ou peut-être si accrocheur», a justifié le magistrat fédéral Jed Rakoff, en rejetant les poursuites intentées par Mme Palin.

«Dans l'exercice de cette liberté, il se peut que des erreurs soient commises, dont certaines seront offensantes à l'égard des autres», a-t-il ajouté.

Le juge faisait référence à un récent éditorial du New York Times, publié au lendemain de l'attaque perpétrée par un déséquilibré qui avait ouvert le feu le 14 juin sur des élus républicains s'entraînant au baseball près de Washington.

Le journal avait établi un lien entre une précédente fusillade ayant visé en 2011 une élue de l'Arizona, Gabrielle Giffords, et une publicité d'un comité de soutien à Sarah Palin, dans laquelle la circonscription de Mme Giffords était désignée par un signe ressemblant à une ligne de mire.

Le New York Times avait corrigé cet éditorial non signé dès le jour d'après, en reconnaissant que rien ne permettait d'affirmer que le tireur ayant grièvement blessé Mme Giffords et tué six autres personnes avait été poussé à agir par la publicité en question.

Mais Sarah Palin, ancienne gouverneure de l'Alaska, n'en a pas moins cherché à obtenir une retentissante condamnation en diffamation du quotidien de New York.

Opposant l'ex-gloire du Tea Party ayant soutenu Donald Trump à la présidentielle au journal de référence le plus critiqué par le maître de la Maison-Blanche, ce dossier a immédiatement pris une forte charge symbolique.

Mme Palin a accusé le quotidien d'avoir publié l'éditorial en sachant pertinemment que la connexion mentionnée était infondée. Mi-août l'éditorialiste en chef du New York Times, James Bennet, a plaidé la bonne foi du journal en étant confronté aux avocats de l'ex-gouverneure.

Au final le juge Rakoff a conclu à l'absence de malveillance intentionnelle du quotidien à l'égard de Sarah Palin, qu'il a donc déboutée.