Le gouvernement américain a amassé un tel volume de preuve contre le Montréalais Amor Ftouhi que le procès est repoussé de plusieurs mois afin de permettre aux partis de traiter l'information recueillie et d'en traduire une portion qui n'est pas en anglais.

Le procès devant jury de l'homme accusé d'avoir poignardé en juin un policier à l'aéroport de Flint, au Michigan, débutera donc le 16 janvier 2018 plutôt qu'en septembre prochain, soit cinq mois plus tard.

Selon la loi américaine, M. Ftouhi avait droit à un procès plus rapide, mais il ne s'est pas opposé au nouveau délai, comme l'indique un document judiciaire déposé devant la cour du district du Michigan et daté du 26 juillet.

« Au cours de l'enquête du gouvernement, une grande quantité de matériel a été recueillie, y compris une quantité importante d'informations numériques qui ont été soumises à une analyse. Une partie de l'information numérique est dans des langues étrangères et devra être traduite en anglais », lit-on dans le document.

« En raison du volume de documents recueillis par le gouvernement et de la complexité factuelle et juridique de cette affaire, le gouvernement a besoin de plus de temps pour examiner, organiser et fournir le matériel aux avocats de la défense. En outre, une fois que les avocats de la défense recevront le matériel, ils auront besoin de temps pour les examiner et pour consulter M. Ftouhi. »

Derrière les barreaux

Si les procureurs de l'État et ceux de l'accusé se sont entendus sur le report du procès, période durant laquelle Amor Ftouhi restera derrière les barreaux, ils ne s'entendent toujours pas sur le partage de la preuve amassée par les autorités.

La semaine dernière, le camp Ftouhi a demandé que le gouvernement dévoile le nom et les coordonnées de tous les témoins rencontrés par la police dans le cadre de l'enquête à son sujet pour préparer sa défense, chose que les procureurs refusent de faire pour des raisons de sécurité. Un juge devra trancher.

Photo Patrick Sanfaçon, Archives La Presse

Le 21 juin, la Gendarmerie royale du Canada a mené une perquisition au domicile d'Amor Ftouhi, dans le quartier Saint-Michel à Montréal, à la demande du FBI.