Selon un fonctionnaire de la Maison-Blanche, le chef de cabinet Reince Priebus a demandé à un haut responsable du FBI de publiquement contester les reportages des médias qui avancent que les conseillers de campagne du président Donald Trump ont souvent communiqué avec des agents des renseignements russes pendant les élections.

Le fonctionnaire a déclaré que la demande de Priebus avait été faite après que le FBI eut dit à la Maison-Blanche qu'un reportage du New York Times, publié la semaine dernière et portant sur le sujet, n'était pas exact. Jusqu'à jeudi, le FBI n'avait pas confirmé cette information publiquement et il n'y a aucune indication qu'il le fasse.

Le New York Times a rapporté que des agences américaines avaient intercepté des appels téléphoniques l'année dernière entre les services de renseignement russe et les membres de l'équipe de Donald Trump pendant la campagne électorale.

La discussion présumée de Reince Priebus avec le directeur adjoint du FBI, Andrew McCabe, a suscité l'indignation de certains démocrates, qui ont déclaré que la Maison-Blanche avait violé les politiques visant à limiter les communications entre l'agence d'application de la loi, le FBI, et la Maison-Blanche sur les enquêtes en cours.

« La Maison-Blanche n'est tout simplement pas autorisée à faire pression sur le FBI pour qu'il fasse des déclarations publiques sur une enquête en cours concernant le président et ses conseillers », a déclaré le représentant du Michigan John Conyers, un démocrate, président du Comité judiciaire de la Chambre.

Une note de 2009 de l'ancien procureur général Eric Holder stipule que le ministère de la Justice doit renseigner la Maison-Blanche sur les enquêtes pénales ou civiles en cours « lorsque celles-ci sont importantes pour l'exécution des fonctions du président et appropriées du point de vue de l'application de la loi. »

Lorsque la communication doit se produire, selon la note, elle devrait impliquer seulement les plus hauts fonctionnaires de la Maison-Blanche et le ministère de la Justice.

Le fonctionnaire de la Maison-Blanche a refusé de commenter lorsque l'Associated Press lui a demandé si la Maison-Blanche était préoccupée par les communications de Reince Priebus avec Andrew McCabe. Le fonctionnaire n'était pas autorisé à parler de l'affaire publiquement et a insisté pour conserver l'anonymat.

Le FBI ne confirme pas s'il a eu des communications avec la Maison-Blanche après la publication du reportage du New York Times.

Le réseau CNN a été le premier à signaler que Reince Priebus avait demandé au FBI de se prononcer sur la question.

Les liens potentiels de Donald Trump avec la Russie ont porté ombrage au président depuis sa victoire aux élections.

Les agences de renseignement américaines ont également conclu que la Russie a interféré dans la présidentielle pour aider Donald Trump à vaincre la démocrate Hillary Clinton.

La semaine dernière, Donald Trump a congédié son conseiller en sécurité nationale Michael Flynn parce qu'il a induit en erreur le vice-président Mike Pence et d'autres fonctionnaires de la Maison-Blanche au sujet de ses contacts avec l'ambassadeur russe aux États-Unis.

Celui-ci a discuté plusieurs fois avec l'ambassadeur pendant la transition, y compris sur la politique des sanctions américaines.

Le président et ses conseillers ont nié les contacts avec des fonctionnaires russes pendant l'élection. La semaine dernière, Donald Trump a déclaré qu'il ne connaissait personne qui a discuté avec des agents de renseignement russe pendant la campagne.

Reince Priebus a fait allusion à ses contacts avec le FBI au cours du week-end, en déclarant sur les ondes de Fox News que « les plus hauts gradés de la communauté du renseignement » lui ont assuré que les allégations de communications entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie étaient « non seulement grossièrement exagérées, mais aussi fausses. »

Selon le sénateur démocrate Ron Wyden, les commentaires de Reince Priebus ont ouvert la porte à ce que le directeur du FBI James Comey puisse maintenant discuter publiquement de l'enquête du FBI.

« Si le chef d'état-major de la Maison-Blanche peut faire des réclamations publiques sur les conclusions présumées d'une enquête du FBI, alors le directeur Comey peut éclairer le peuple américain sur le sujet », a déclaré Wyden.

Justin Shur, un ancien procureur du ministère de la Justice, a déclaré qu'il était impératif que les enquêtes du ministère de la Justice ne soient pas influencées par des considérations politiques.

« D'une manière générale, les enquêtes et les poursuites devraient porter sur la collecte des faits et des preuves et l'application de la loi », a déclaré Justin Shur.

Au cours de la campagne, Donald Trump et d'autres républicains ont vigoureusement critiqué une rencontre entre l'ancien procureur général Loretta Lynch et l'ancien président Bill Clinton, époux de l'opposante de Donald Trump aux élections. La réunion avait eu lieu alors que le FBI - qui est supervisé par le ministère de la Justice - enquêtait sur l'utilisation par Hillary Clinton d'une adresse électronique privée et d'un serveur internet personnel.