Le prochain président américain Donald Trump a choisi lundi le numéro deux de la puissante banque d'affaires Goldman Sachs, Gary Cohn, pour diriger son Conseil économique.

M. Cohn « aidera à concevoir des politiques économiques qui feront augmenter les salaires, mettront fin à l'exode des emplois à l'étranger et donneront naissance à de nouvelles opportunités pour les Américains qui rencontrent des difficultés », a affirmé M. Trump dans un communiqué. « Il a une large compréhension de l'économie et utilisera toute son expérience pour s'assurer que les Américains seront de nouveau vainqueurs ».

Gary Cohn, 56 ans, va diriger l'influent Conseil économique national (NEC) de la présidence américaine, une institution créée en 1993 par le président Bill Clinton.

Le NEC est chargé de coordonner la politique économique en faisant travailler ensemble les ministères concernés.

« Je partage la vision du président désigné Trump qui vise à s'assurer que chaque travailleur américain a sa place dans une économie florissante et nous nous attacherons à bâtir une nation forte, dynamique et prospère », a-t-il affirmé, cité dans le même communiqué.

Cette nomination ravive les critiques sur un « gouvernement Goldman Sachs » puisque Gary Cohn est le troisième dirigeant de la firme à rejoindre l'administration de Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier.

Ses choix tranchent avec le ton adopté pendant sa campagne, quand le républicain dénonçait les liens entre son adversaire Hillary Clinton et Goldman Sachs.

L'action de la banque s'est envolée de plus de 30 % en Bourse depuis la victoire de M. Trump le 8 novembre, soit un gain pour sa capitalisation boursière, et donc pour ses actionnaires, d'environ 24 milliards de dollars en un mois.

De famille modeste, Gary Cohn, marié et père de trois enfants, a commencé par vendre des fenêtres et travaillé dans la sidérurgie avant de rejoindre la prestigieuse banque de Wall Street.

Il y a dirigé la division de courtage des obligations, des devises et des matières premières, vache à lait de l'établissement. Promu directeur des opérations de Goldman Sachs, il était le dauphin désigné du PDG Lloyd Blankfein aux commandes depuis 2006.

Mais devant des signes de plus en plus clairs que M. Blankfein n'allait pas lâcher les rênes de sitôt, après avoir vaincu un cancer, des discussions sur son avenir avaient eu lieu au sein de la banque, selon une source proche du dossier.

Sa nomination devrait entraîner la mise en place d'un autre plan de succession chez Goldman Sachs, qui pourrait en profiter pour faire émerger une nouvelle génération de leaders.

Le NEC est distinct du Conseil des conseillers économiques (CEA), une autre des entités de l'administration présidentielle chargée de guider la politique économique.