Les avocats représentant les étudiants qui ont attaqué la défunte Université Trump en justice accusent leurs confrères représentant le futur président américain, qui avait fondé cette école d'immobilier, de tenter de faire repousser à l'infini le procès.

Dans une motion déposée lundi au tribunal fédéral de San Diego, en Californie, les avocats des étudiants qui disent avoir été floués par des promesses mensongères de l'école affirment que «chaque demande «modeste» des avocats de la défense de reporter le procès n'a été que le prélude à une autre demande».

Jason Forge, avocat de l'accusation, ajoute dans la motion que les plaignants dans ce litige qui a démarré il y a six ans «ne peuvent plus attendre» et que cela fait «bien longtemps que le procès», qui doit démarrer le 28 novembre, «aurait dû avoir lieu».

M. Forge rejette aussi la demande présentée par l'avocat de Donald Trump, Daniel Petrocelli, selon laquelle le président-élu doit avoir une dérogation pour ne pas venir témoigner en personne.

Selon M. Petrocelli, le futur président américain peut être questionné par les deux parties lors d'une déposition enregistrée en vidéo et qui pourra être diffusée pendant le procès.

M. Forge a répliqué à cela que M. Trump n'avait pas besoin d'être de nouveau interrogé car il a déjà fourni dix heures de témoignage sous serment enregistré sur vidéo.

Il ajoute que si le président-élu est en mesure de fournir un témoignage pré-enregistré avant le début du procès, il n'y a pas de raison qui l'empêche de le faire en personne.

«Il peut simplement changer son agenda d'un jour, témoigner, et reprendre le processus de transition gouvernementale là où il l'avait laissé», assure M. Forge dans sa réponse à la motion de M. Petrocelli.

Ce dernier a toutefois affirmé dans une autre motion déposée lundi en réponse à cela que son client ne pouvait interrompre son travail pour se préparer à prendre ses fonctions présidentielles le 20 janvier et doit «se concentrer sur l'énorme responsabilité de la transition» gouvernementale.

La plainte en nom collectif affirme que les étudiants de la Trump University, qui ne délivrait pas de diplôme reconnu, ont été trompés par un marketing mensonger: ils ont payé jusqu'à 35 000 dollars de frais d'inscription, pensant que ces études seraient un tremplin vers une carrière à succès dans l'immobilier et qu'il suivraient des cours d'experts sélectionnés par l'homme d'affaires new-yorkais.

M. Petrocelli avait affirmé la semaine dernière lors d'une audience au tribunal qu'il était ouvert à la possibilité d'un accord amiable.

Le juge Gonzalo Curiel, en charge du dossier, avait quant à lui souligné qu'un autre juge avait proposé de servir de médiateur dans ce but.

M. Trump s'en est pris à plusieurs reprises au juge Curiel pendant la campagne présidentielle, accusant le magistrat né en Indiana, dans le nord des États-Unis, de ne pouvoir être impartial en raison de ses origines mexicaines, car le candidat républicain avait promis l'érection d'un mur à la frontière américano-mexicaine et multiplié les propos dénigrant certains Mexicains.