L'ex-shérif du comté de Los Angeles Lee Baca a été inculpé vendredi d'obstruction à la justice et d'avoir menti au gouvernement fédéral, et risque jusqu'à 20 ans de prison, a indiqué vendredi le bureau de la procureure fédérale Eileen Decker.

M. Baca - atteint de la maladie d'Alzheimer à un stade précoce - avait conclu un accord amiable avec les autorités prévoyant une peine de prison de six mois maximum fondée sur un seul chef d'accusation - mensonge aux enquêteurs de la police fédérale FBI - mais un juge fédéral avait estimé cette peine insuffisante.

L'ex-shérif, âgé de 74 ans, a décidé lundi de ne plus plaider coupable pour pouvoir se défendre devant la justice plutôt que d'accepter un accord avec une peine plus lourde, pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. Ce qui a ouvert la voie à de nouveaux chefs d'accusation.

Baca, qui a dirigé la plus importante police municipale des États-Unis pendant 16 ans, est à présent accusé d'entente en vue de faire obstruction à une enquête fédérale, obstruction à la justice et fausses déclarations.

Le dossier d'accusation contre M. Baca ressort d'une enquête confidentielle du FBI pour corruption et brutalités par des co-dirigeants de prisons de Los Angeles.

Des membres du bureau du shérif avaient découvert qu'un prisonnier, Anthony Brown, était un informateur du FBI et l'avaient enregistré sous de faux noms et l'avaient déplacé plusieurs fois pour que les enquêteurs fédéraux perdent sa trace.

Ils se seraient également rendus au domicile d'un agent du FBI et auraient menacé de l'arrêter.

Cette enquête du FBI a déjà entraîné «la condamnation de 20 membres actuels ou passés du bureau du shérif de Los Angeles», précise le communiqué de la procureure.

Le principal adjoint de Baca, Paul Tanaka, a notamment été condamné fin juin à cinq années derrière les barreaux. Il a affirmé que son ancien patron était responsable de l'attitude répréhensible de ses équipes.

Baca a pris sa retraite en 2014 au moment où l'enquête fédérale sur cette affaire battait son plein.