Le secrétaire d'État John Kerry s'est entretenu mardi une trentaine de minutes avec plusieurs diplomates américains, auteurs d'un mémo fustigeant la gestion du conflit syrien par l'administration Obama et appelant à bombarder le régime de Damas.

Une cinquantaine de diplomates avaient signé ce câble diplomatique qui a fuité la semaine dernière, protestant contre le statu quo en Syrie et réclamant l'usage de la force contre le régime du président Bachar al-Assad.

Le ministre des Affaires étrangères américain avait jugé «très bon» ce texte lundi.

John Kerry a rencontré dix des auteurs du mémo, principalement en «mode écoute», mais a également échangé son point de vue, a confirmé mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, John Kirby, sans commenter le contenu de la note classifiée.

«Je pense que le secrétaire (d'État) a eu le sentiment que c'était une bonne discussion qui méritait d'avoir lieu», a-t-il précisé, ajoutant que John Kerry «a apprécié leurs points de vue».

«Et donc, ils ont eu trente bonnes minutes, voire plus, de conversation», a affirmé le porte-parole.

Pour contraindre Bachar al-Assad à entamer de réelles négociations de paix, Barack Obama doit se résoudre à bombarder le régime, chose qu'il était sur le point de faire à l'été 2013 avant de se raviser, estiment les diplomates.

L'armée américaine est engagée en Syrie, mais son aviation ainsi que les combattants qu'elle soutient concentrent leurs forces pour combattre les ddjihadistes du groupe État islamique.

De nombreux diplomates américains estiment que les États-Unis doivent en faire davantage pour mettre fin au carnage en Syrie, ravagée par cinq années de guerre civile. Une position plus interventionniste que celle de Washington.

Rien n'indique que le président Obama, qui quittera la Maison Blanche dans sept mois, entend prendre un tel tournant dans son intervention militaire.

Mais John Kirby, après avoir répété le leitmotiv de la diplomatie américaine, à savoir qu'il n'y a pas de solution militaire à ce conflit, a expliqué qu'il serait «imprudent et irresponsable (...) de ne pas prendre en considération toutes les options».

«Et ces autres options sont toujours prises en compte.»