Donald Trump a publié mercredi une liste de 11 personnes parmi lesquelles il envisagerait, s'il est élu à la Maison-Blanche, de nommer un juge à la Cour suprême, une annonce destinée à rassurer l'aile conservatrice du parti républicain.

Tous sont blancs et conservateurs, et trois seulement sont des femmes.

La sélection inclut par exemple Don Willett, un Texan pur et dur qui siège à la Cour suprême de l'État et n'hésite pas à publier sur son compte Twitter la cible perforée témoignant de ses «cartons» au stand de tir.

Un autre candidat retenu, William Pryor, est un juge fédéral catholique qui a taxé la loi autorisant l'avortement de «pire abomination de l'histoire du droit».

Également présélectionnée, la juge Diane Sykes a fait parler d'elle en infirmant un jugement restreignant les stands de tir dans Chicago intra-muros.

La liste est composée de juges fédéraux et de juges siégeant dans les Cours suprêmes de plusieurs États américains, et recoupe en fait de près celle proposée en mars par un responsable de la Heritage Foundation, organisation conservatrice de Washington à qui Donald Trump avait quasiment délégué cette première sélection.

La Cour suprême des États-Unis siège avec huit juges au lieu de neuf depuis le décès le 13 février du magistrat conservateur Antonin Scalia.

La nomination de son successeur est l'objet d'un bras de fer entre la Maison-Blanche et les sénateurs républicains, car l'enjeu est énorme, la cour étant actuellement divisée entre quatre juges conservateurs et quatre progressistes.

Campés sur leurs positions, les républicains majoritaires au Sénat refusent d'entendre et d'éventuellement confirmer le juge Merrick Garland, nommé en mars par le président Obama au neuvième siège de l'institution.

En plus de ce neuvième juge, le prochain président pourrait avoir à remplacer ceux et celles qui quitteront la Cour dans les années suivantes.

Les noms annoncés mercredi ne disent rien au grand public, mais devraient satisfaire les responsables conservateurs, qui craignaient que Trump ne nomme un jour des juges trop modérés à leur goût, éventuellement favorables au droit à l'avortement par exemple.

«Je serais étonné s'il se trouvait un seul démocrate prêt à qualifier l'une de ces 11 personnes de candidat de consensus», a commenté Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche.

À l'opposé, a-t-il relevé, «le candidat présenté par le président Obama (Merrick Garland, NDLR) est quelqu'un que des républicains ont décrit comme un candidat de consensus».

Les autres noms choisis par Donald Trump sont: Steven Colloton, juge fédéral de l'Iowa; Thomas Lee, juge de la Cour suprême de l'Utah et frère du sénateur ultraconservateur Mike Lee; Allison Eid, juge de la Cour suprême du Colorado; Raymond Gruender, juge fédéral du Missouri; Thomas Hardiman, juge fédéral de la Pennsylvanie; Raymond Kethledge, juge fédéral du Michigan; Joan Larsen, de la Cour suprême du Michigan; David Stras, de la Cour suprême du Minnesota.

À noter que le juge Willett, très actif sur les réseaux sociaux, a écrit des tweets moqueurs à l'égard de Trump.

Ce conservateur, qui avoue dire une prière à chaque fois qu'il se prépare à siéger, aimait s'aligner plus jeune dans les épreuves de monte de taureau dans les rodéos.