Il ne reste que cinq républicains dans la course à la Maison-Blanche dimanche, Donald Trump martelant qu'il est le seul capable de battre Hillary Clinton en novembre. Chez les démocrates, le duel entre Hillary Clinton et Bernie Sanders est parti pour durer.

Le milliardaire populiste a remporté haut la main samedi la primaire de Caroline du Sud, après celle du New Hampshire le 9 février. Il mène dans la course aux délégués requis pour l'investiture et est favori pour la suite du calendrier, notamment l'échéance du 1er mars, quand 11 États voteront, avec près d'un quart des délégués en jeu.

À ce jour, selon le New York Times, il a remporté 61 délégués contre 11 pour le sénateur du Texas Ted Cruz et 10 pour le sénateur de Floride Marco Rubio. Il leur en faudra 1237 pour décrocher l'investiture.

«Personne n'est imbattable», a dit humblement Donald Trump, 69 ans, dimanche matin sur CNN, en rendant même hommage à Jeb Bush, qui a jeté l'éponge samedi soir. «J'ai des avantages, mais ce sera difficile», a-t-il aussi dit sur NBC.

En duplex de Palm Beach, en Floride, où il réside souvent, il a fait le tour des cinq grandes émissions politiques dominicales, en répétant qu'il faisait face à des candidats redoutables, «très talentueux», des «professionnels de la politique».

Mais il a assuré qu'il ne croyait pas à la possibilité d'une convention d'investiture à suspense, en juillet, dans laquelle aucun candidat n'arriverait avec la majorité absolue des délégués.

Et il a même argué qu'il était le républicain le plus consensuel du lot.

«Beaucoup de démocrates et d'indépendants se rallieront à moi», a-t-il affirmé sur CNN. Il prédit par exemple une victoire dans un grand État que les républicains perdent systématiquement aux présidentielles: celui de New York, le sien, très riche en grands électeurs. «Si je gagne New York, l'élection est finie».

«Si c'est Hillary contre moi, la participation sera énorme et je gagnerai», a-t-il aussi prédit.

Marco Rubio, de 25 ans son cadet, a l'intention de rappeler aux électeurs la légèreté des positions de Donald Trump, notamment en politique étrangère. «Si vous êtes candidat à la présidence des États-Unis, vous ne pouvez pas vous contenter de dire que vous allez rendre à l'Amérique sa grandeur», a-t-il dit sur CBS, en citant l'ambiguïté de l'homme d'affaires sur Vladimir Poutine.

L'ultra-conservateur Ted Cruz a quant à lui rappelé les positions passées très progressistes de Donald Trump, notamment sur l'avortement.

En route pour le «super mardi»

Dans le camp Clinton, les résultats des «caucus» du Nevada, samedi, ont déclenché un soupir de soulagement collectif. Hillary Clinton, 68 ans, a remporté la consultation de cinq points, de quoi faire rebondir sa candidature après la déroute du New Hampshire.

Au total, elle a déjà 502 délégués contre 70 pour le sénateur du Vermont Bernie Sanders, selon le New York Times, grâce au soutien annoncé de 451 «superdélégués», ces responsables de parti qui voteront à la convention, mais ne sont tenus par aucune primaire.

Les électeurs noirs ont aidé Hillary Clinton à gagner le Nevada et c'est grâce à eux qu'elle est la grande favorite pour la Caroline du Sud, où la primaire démocrate a lieu samedi prochain. Les Noirs y représentaient 55 % des votants en 2008.

«Je veux abattre toutes les barrières qui empêchent les gens d'avancer», a dit la candidate sur CNN.

C'est son antienne: la démocrate a ciselé un discours sur le racisme et les discriminations économiques qui continuent d'affliger les minorités. Elle dénonce le message de Bernie Sanders sur les inégalités comme une «théorie économique» trop généraliste pour résoudre les problèmes spécifiques de ces communautés.

Mais le sénateur de 74 ans souligne que sa popularité dépasse les clivages communautaires et se fonde sur les jeunes, quelle que soit leur couleur de peau.

«C'est vrai, nous avons encore beaucoup de travail», a-t-il dit sur CBS. «Mais au fur et à mesure que les gens prennent connaissance de mes idées, nous progressons».

Une photo retrouvée cette semaine de son arrestation lors d'une manifestation anti-ségrégation à Chicago en 1963 l'aidera peut-être à prouver son engagement. «Je me souviens bien d'avoir été arrêté», a-t-il dit sur CNN.

Le regard de Bernie Sanders est néanmoins fixé sur le «super mardi» du 1er mars. 18 % des délégués seront attribués ce jour-là dans 11 États et un territoire d'outre-mer.