Le vice-président des États-Unis Joe Biden se lance un objectif ambitieux pour sa dernière année en fonction. Il souhaite éliminer tous les obstacles dans le domaine médical pour que les scientifiques puissent enfin trouver un remède au cancer et éradiquer éventuellement la maladie.

M. Biden a choisi le centre oncologique Abramson, à Philadelphie, pour son lancement afin de souligner les avancées de l'institut en immunothérapie - qui permet aux patients de se défendre contre les cellules cancéreuses avec leur propre système immunitaire.

Après avoir visité les installations, M. Biden s'est entretenu avec un groupe de médecins, de chercheurs et d'universitaires pour discuter des récents progrès en la matière.

Le vice-président des États-Unis a dit à ses interlocuteurs qu'ils étaient «à l'orée» d'effectuer des «percées phénoménales». Il a ajouté qu'ils se situaient actuellement à un «point critique» de la lutte contre le cancer.

Alors qu'il reste moins d'un an à l'administration Obama, le vice-président Biden n'a pas encore exposé son plan précis sur ce qu'il prévoit faire qui n'a pas déjà été essayé par le passé - dès les 1970, le président Richard Nixon avait déclaré «la guerre au cancer».

M. Biden a indiqué qu'en plus de faire la promotion d'un financement accru pour la recherche, il utilisera son pouvoir d'influence pour «briser» le travail en vase clos, profondément ancré dans le domaine fragmenté du cancer.

Depuis la première fois qu'il a parlé de son objectif ambitieux, au mois d'octobre, M. Biden a tenté de comprendre ce qui freine les experts dans leur quête d'un remède. Sa conclusion: le mot «cancer» est lui-même assez puissant pour ralentir ces efforts.

En rencontrant les scientifiques, vendredi, M. Biden a rappelé l'adage de son grand-père selon lequel il y a trois types de politique: la politique de l'Église, la politique du travail et la politique normale. «J'espère que vous ne serez pas offensés, mais il y a quatre types de politiques aux États-Unis. Il y a la politique du cancer», a-t-il précisé.

Mais Jim Greenwood, qui représente l'industrie de la biotechnologie, a souligné qu'il y avait une raison pour laquelle les organisations gardent pour elles les informations sur le développement de traitements.

«Il y a des droits de propriété et le modèle pour développer des médicaments aux États-Unis est conçu par le secteur privé. Cela signifie qu'il y a de la compétition, et il y a plusieurs avantages à cela», a-t-il remarqué.

Malgré cela, M. Biden s'est désolé que le système actuel soit fortement cloisonné entre les chercheurs. Dans la prochaine année, il incitera les spécialistes à partager davantage les données relatives à leurs patients et les résultats de leurs traitements.

«J'espère que je peux être un catalyseur (...) pour que tout le monde soit sur la même longueur d'onde», a-t-il soutenu.

L'un des points importants sera l'avancée dans le domaine de l'immunothérapie. Au centre de Philadelphie, les chercheurs examinent ce qui est connu comme étant le «récepteur antigénique chimérique». Cette technologie permet aux médecins de prélever les cellules immunitaires des patients, y travailler pour qu'elles soient aptes à combattre le cancer et de les réinjecter dans le corps de cette personne.

La Maison-Blanche a précisé que 250 patients avaient été traités avec cette technologie et les résultats préliminaires se sont avérés prometteurs.

Pour Joe Biden, les implications émotives d'une telle mission sont évidentes. Son fils Beau Biden a succombé à un cancer du cerveau à l'âge de 46 ans au mois de mai, ce qui l'a mené à une longue période de deuil sous les projecteurs.

«Il est en mode solution. Il est plus à l'aise dans ce domaine en raison de son souhait d'éliminer ce qui lui a causé tant de peine», a analysé l'ancien sénateur Ted Kaufman, un grand ami de M. Biden.