En quête de légitimité sur les questions de politique étrangère, le candidat aux primaires républicaines pour la Maison-Blanche Ben Carson se trouvait vendredi en Jordanie afin de visiter un camp de réfugiés de l'ONU, a confirmé son entourage.

Un responsable de sa campagne a indiqué que le candidat se trouvait en Jordanie avec un petit groupe, afin « d'écouter, d'apprendre et de rencontrer ». Le site conservateur américain Breitbart et le New York Times avaient auparavant annoncé le déplacement surprise.

Ben Carson devrait se rendre samedi matin vers 5 h GMT dans un camp de réfugiés au nord-est de la capitale Amman, selon une source sécuritaire jordanienne à l'AFP.

Le neurochirurgien à la retraite, coqueluche des évangéliques du parti républicain et deuxième des sondages des primaires derrière Donald Trump, a trébuché à plusieurs reprises sur les questions de politique étrangère.

Le voyage pourrait l'aider à affermir ses positions, alors que la classe politique américaine se divise sur l'accueil des réfugiés syriens, qui sont sélectionnés par l'ONU depuis ses camps en Jordanie, Égypte et Turquie. Environ 600 000 réfugiés syriens se trouvent en Jordanie, selon l'UNHCR, qui y gère deux camps (Azraq, à l'est d'Amman, et Zaatari, au nord-est).

Ben Carson s'est lui-même dit opposé à leur accueil, afin de prévenir d'éventuelles infiltrations du groupe État islamique.

Les visites de parlementaires américains dans la région sont fréquentes. Pour un candidat sans mandat parlementaire comme Ben Carson, un tel voyage est plus rare.

« C'est mieux d'avoir une connaissance de première main des choses, cela fait une impression plus forte », a dit le candidat au quotidien new-yorkais avant de partir.

Dans les colonnes du même journal la semaine dernière, un conseiller du candidat pour les affaires étrangères, Duane Clarridge, avait décrit les lacunes de Ben Carson.

Le candidat s'est montré mal à l'aise et approximatif lors des débats des primaires lors d'échanges sur la sécurité nationale, la lutte contre l'EI et les tensions géopolitiques. Il s'est trompé en affirmant que la Chine était présente militairement en Syrie.

Sur plusieurs sujets, il a déclenché des tollés en se lançant dans des comparaisons jugées hasardeuses, malgré sa manière docte.

La semaine dernière, sur la question des réfugiés syriens, il a appelé à « faire la part des choses entre la sécurité et l'humanitaire ».

« Si un chien enragé s'aventure dans votre voisinage, vous n'allez probablement pas en penser du bien. Et vous mettrez probablement vos enfants hors de son chemin. Cela ne veut pas dire que vous détestez tous les chiens », avait-il avancé.