Les enquêteurs aux affaires internes étudient les allégations de l'ex-joueur de tennis professionnel James Blake, qui aurait été projeté au sol et menotté par erreur dans un hôtel mercredi, a indiqué la police.

Blake, qui est mulâtre, a confié au Daily News qu'il n'était pas certain d'avoir été mis en état d'arrestation à cause de la couleur de sa peau. Il a toutefois indiqué que le policier qui l'a menotté a utilisé une force excessive.

Un policier a été affecté à une autre tâche après que les enquêteurs eurent révisé une bande vidéo de surveillance, a indiqué le Service de police de la ville de New York (NYPD) par voie de communiqué jeudi. Le NYPD a ajouté que l'enquête était toujours en cours.

Un témoin a identifié Blake par erreur comme étant l'un des deux principaux suspects dans un dossier de fraude par téléphones cellulaires, a précisé le porte-parole du NYPD Stephen Davis.

Le commissaire de police Bill Bratton, qui a accordé une entrevue au réseau de télévision NY1, a déclaré que Blake «a le droit d'être frustré». Bratton a ajouté qu'il allait régler le dossier avec une poigne de fer.

Blake a disputé son dernier tournoi à titre de tennisman professionnel aux Internationaux des États-Unis en 2013, où il s'est incliné au premier tour tant en simple qu'en double. Il a atteint le quatrième rang mondial et a disputé trois matchs de quarts de finale en Grand Chelem au cours de sa carrière - dont ceux à Flushing Meadows en 2005 et 2006.

Blake, qui est âgé de 35 ans, est né à Yonkers et a étudié au Connecticut. Il a poursuivi ses études à l'Université de Harvard, avant de devenir joueur professionnel en 1999.

Excuses de la police



La police de New York a présenté jeudi ses excuses à l'ancien joueur professionnel noir-américain James Blake, arrêté la veille par erreur sur le chemin de l'US Open.«Nous souhaitons parler à M. Blake pour lui présenter nos excuses. Ce qui s'est passé n'aurait pas du se passer», a regretté le patron de la police new-yorkaise William J. Bratton.

«L'interpellation n'était pas justifiée», a poursuivi M. Bratton qui a visionné la vidéo de l'arrestation et a admis que «l'utilisation de la force dans cette opération était un motif d'inquiétude».

Le policier qui a procédé à l'arrestation a été suspendu à titre provisoire, le temps que l'enquête des services internes soit bouclée, a-t-il précisé.

La veille, la police avait confirmé l'arrestation du joueur dans le cadre d'une affaire d'usurpation d'identité.

«James Blake a été interpellé par la police qui enquêtait sur une réseau d'achats frauduleux de téléphones portables», avait-elle indiqué dans un communiqué.

Blake avait été arrêté puis menotté devant son hôtel alors qu'il s'apprêtait à accompagner des spectateurs à l'US Open dans le cadre d'une opération d'un sponsor.

L'ancien N.4 mondial, âgé de 35 ans, a indiqué au quotidien Daily News qu'il avait été légèrement blessé lors de son arrestation (coupure et hématomes) et que les policiers l'avaient maintenu au sol pendant quinze minutes.

«Dans mon esprit, il est clair qu'il y a une question de race qui a expliqué cette arrestation, mais peu importe les raisons, personne n'a le droit de faire cela à une autre personne», a-t-il regretté.

«C'est difficile à croire que ce genre de chose arrive encore», a conclu Blake qui a mis un terme à sa carrière en 2013.

Le patron de la police new-yorkaise a toutefois balayé toute idée de racisme derrière cette opération qui a mal tourné: «Les policiers ont voulu agir vite après que deux témoins croyaient avoir identifié la bonne personne», a-t-il souligné.

La Fédération américaine de tennis (Usta) a apporté de son côté son soutien à Blake, «symbole du citoyen-modèle sur les courts et en dehors».