Deux mois après avoir promis plus de transparence et d'efficacité aux familles d'otages américains, le président Barack Obama a nommé vendredi un «envoyé spécial» chargé du dossier.

Si le sujet a toujours été sensible aux États-Unis, les enlèvements d'Américains par le groupe État islamique(EI) --et la diffusion de vidéos montrant leur décapitation-- ont provoqué une vague d'indignation et redonné vigueur au débat.

Évoquant un manque criant de coordination entre agences fédérales et les lourdeurs de la bureaucratie, M. Obama avait reconnu fin juin que son gouvernement devait faire mieux face au «cauchemar sans fin» des familles et présenté une série de mesures en ce sens.

Premier à occuper cette position nouvellement créée, James O'Brien est un ancien diplomate rompu aux négociations internationales délicates.

Dans les années 1990, il a en particulier été conseiller de Madeleine Albright, lorsqu'elle était ambassadrice à l'ONU puis secrétaire d'État. Il a, à ce titre, participé à la rédaction de l'accord de paix de Dayton ayant mis fin à la guerre en Bosnie (1992-1995).

Selon le secrétaire d'État américain John Kerry, ce diplomate chevronné sera «en contacts étroits» avec les familles d'otages, rencontrera des dirigeants étrangers, participera à l'élaboration de la stratégie américaine et représentera les États-Unis à l'international sur ce dossier sensible.

Son rôle principal sera «d'utiliser la diplomatie pour obtenir le retour des Américains retenus en otage à l'étranger», a résumé M. Kerry.

Les parents de James Foley, journaliste décapité en août 2014 par les jihadistes ultra-radicaux de l'EI, ont salué cette nomination avec l'espoir qu'elle permette «à de nombreux otages américains de rentrer chez eux».

«Nous sommes impatients de travailler avec lui», ont ajouté Diane et John Foley qui avaient vivement critiqué l'attitude de l'administration américaine par le passé et ont créé une fondation pour aider les victimes d'enlèvements, les journalistes de guerre et les jeunes des quartiers pauvres.

Selon l'exécutif, plus de 80 Américains ont été pris en otage depuis le 11 septembre 2001 et une trentaine d'entre eux sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs.

Les États-Unis restent opposés à tout paiement de rançon de la part de l'administration, une politique de non-concession qui n'est pas partagée par tous leurs partenaires occidentaux.