La ville de New York, engagée dans un bras de fer très public avec l'entreprise de services de transport Uber, a lâché du lest mercredi en repoussant le vote d'une loi qui visait à réduire ses capacités de développement dans la mégalopole américaine.

L'accord passé entre les deux protagonistes évite une confrontation qui avait démarré avec le lancement par Uber d'une campagne de publicité à la télévision et par courriels extrêmement agressive, ou des déclarations du maire Bill de Blasio appelant à freiner «aussi vite que possible» la société.

Selon les termes de cet accord, la ville va mener une étude sur quatre mois pour évaluer l'impact d'Uber et d'autres sociétés de transport de passagers sur les embouteillages et la pollution.

Uber devra de son côté publier des données «bien au-delà de ce qui a été fait jusqu'ici», selon le bureau du maire qui a qualifié cette entente de «judicieuse et équitable».

Le conseil municipal renonce aussi via cet accord à se prononcer sur une loi qui devait être soumise au vote cette semaine et prévoyait d'importantes restrictions pour Uber.

Le texte proposait notamment de limiter la croissance d'Uber à 1% pendant une année, le temps d'évaluer l'impact sur les embouteillages et la pollution.

Ce vote est «ajourné pour la durée de l'étude» sur le trafic qui s'achèvera en novembre, précise le bureau du maire.

L'entreprise californienne, qui a progressé très vite à New York, avec plus de 20 000 véhicules contre 13 587 taxis jaunes, avait affirmé que de telles restrictions auraient détruit 10 000 emplois et privé d'un service vital les arrondissements hors Manhattan, où les taxis jaunes vont peu. Elle avait aussi accusé Bill de Blasio d'être «à la solde de ses gros donneurs, les taxis».

Selon des statistiques officielles, le nombre moyen de courses quotidiennes dans les taxis jaunes a baissé de 10% sur un an, passant de 487 275 en avril 2014 à 435 459 en avril 2015.