Hillary Clinton a démarré mardi sa nouvelle campagne présidentielle dans un petit café de l'Iowa, en plein coeur des États-Unis, allant à la rencontre d'Américains «ordinaires» dont elle entend se faire la championne.

Vêtue d'une tunique verte, l'ancienne secrétaire d'État a commandé dans le Jones Street Coffee House, à Le Claire dans l'est de l'Iowa, un thé Masala Chai puis a discuté avec les clients, pendant que son équipe l'attendait à l'intérieur, en présence du maire de la ville, Bob Scannell.

Elle s'est ensuite rendue à Monticello, à deux heures et demie de route de Des Moines, la capitale de l'État, toujours à la rencontre des «Américains ordinaires».

Mme Clinton y a participé à une table ronde au Kirkwood Community college avec des étudiants et des personnels encadrants.

«Je veux être présidente parce que je pense que les Américains ont besoin d'un champion et je veux être ce champion», leur a-t-elle expliqué, après avoir vanté les mérites des foyers américains dans la sortie de la crise économique.

Elle a également fait état de «quatre grands combats», dont le premier est «la nécessité de bâtir l'économie de demain, pas d'hier».

Egrenant ses thèmes de campagne, Mme Clinton a évoqué «le renforcement des familles et des communautés, car c'est là que tout commence», «le besoin de régler les dysfonctionnements du système politique» et «la protection de notre pays contre les menaces que nous voyons et celles à venir».

«Je suis dans l'Iowa pour engager un dialogue sur comment le faire (...) et pour entendre vos propositions», a-t-elle ajouté.

État agricole d'à peine plus de trois millions d'habitants, l'Iowa occupe une place à part dans la géographie et l'histoire politique américaines. C'est le lieu des premiers affrontements pour tout candidat à la Maison-Blanche. Depuis des décennies, il accueille les premières consultations d'électeurs pour la primaire des deux grands partis. Le résultat n'est pas décisif, mais donne souvent le ton pour la suite.

Profil bas

La stratégie d'Hillary Clinton, illustrée par sa vidéo annonçant sa candidature, est claire: écouter, passer du temps sur le terrain et surtout essayer de se défaire de l'image d'une personnalité douée pour les joutes politiques de la capitale fédérale mais éloignée des réalités du pays.

Tous les symboles ont été soigneusement choisis jusqu'au choix d'un van plutôt qu'un avion privé pour l'amener de New York à l'Iowa lors de ce périple de deux jours dans l'Amérique profonde. Mercredi, elle avait prévu d'aller à la rencontre d'entrepreneurs locaux à Norwalk.

Mais pour espérer devenir la première femme présidente des États-Unis l'ancienne sénatrice de New York, âgé de 67 ans, ne devra pas seulement faire évoluer son image, elle devra aussi trouver la riposte face à ses adversaires républicains qui la présentent comme la candidate du passé.

En annonçant lundi sa candidature, Marco Rubio, sénateur de Floride qui a 24 ans de moins, n'a pas pris de gants, en appelant à tourner la page des «leaders et des idées du passé».

Pour l'heure, l'ex-chef de la diplomatie américaine, qui a sillonné la planète pendant quatre ans, lance sa campagne avec des vents favorables. Sans opposant de taille dans la famille démocrate, elle pourrait largement s'épargner le rude combat de la primaire.

Selon un sondage du Pew Research Center réalisé juste avant son annonce, 59% des électeurs démocrates affirment qu'il y a une «bonne chance» qu'ils votent pour elle (contre 52% en 2007 à une époque comparable).

Après des mois d'intense préparation, elle devra aussi aller au-delà et avancer ses idées, son programme, et se positionner par rapport au président démocrate en place.

Barack Obama ne tarit pas d'éloges sur son «amie», qui fut «une secrétaire d'État exceptionnelle» et ferait «une excellente présidente». Lundi, son porte-parole, Josh Earnest, a souligné combien les deux anciens rivaux partageaient, sur nombre de sujets, «les mêmes préoccupations».

Mais la relation entre les deux n'a pas toujours été si simple. Et les républicains ne devraient pas se priver de reprendre à leur compte certains des critiques adressées, il y  sept ans, par le candidat Obama à sa rivale.

En décembre 2007, à l'approche du test crucial de l'Iowa, il déclarait : «le vrai pari risqué dans cette élection, c'est de jouer le même jeu washingtonien, avec les mêmes joueurs, et d'espérer un résultat différent. C'est un risque que nous ne pouvons pas prendre».

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Lorsqu'Hillary Clinton a passé sa commande au comptoir d'un restaurant à Maumee, dans la banlieue de Toledo, dans l'Ohio, personne n'a réagi. Ce n'est qu'après avoir reçu un appel d'une journaliste du New York Times que le responsable du restaurant a reconnu sa célèbre cliente