La mère de Tamir Rice a réclamé lundi que le policier, ainsi que son collègue, qui a récemment abattu son fils noir de 12 ans à Cleveland, aux États-Unis, alors qu'il jouait avec un pistolet factice, soient condamnés par la justice.

La scène survenue le 22 novembre et filmée par une caméra de surveillance a ravivé l'indignation des Américains qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'impunité dont bénéficient dernièrement, selon eux, certains policiers blancs impliqués dans la mort de Noirs.

Samaria Rice a expliqué avoir porté plainte au niveau fédéral pour mort suspecte et déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'elle souhaitait que «la police assume la responsabilité de ce qu'elle avait fait à (son fils)».

«Je veux que les deux policiers soient condamnés», a-t-elle expliqué, espérant que le grand jury qui examine l'affaire à Cleveland, en Ohio, ouvre des poursuites contre les deux fonctionnaires.

Tamir Rice avait été tué de deux balles dans l'abdomen par un policier alerté par un appel leur signifiant qu'un enfant jouait avec un pistolet dans un square.

La décision de deux grands jurys de ne pas poursuivre un policier ayant tué un adolescent noir de 18 ans sans arme à Ferguson, au Missouri, et un autre policier new-yorkais ayant étranglé à mort un Noir lors d'une interpellation musclée à New York, a provoqué l'indignation.

«Si la police de Cleveland n'est pas capable de gérer les cas d'enfants qui jouent avec de fausses armes, alors il faut interdire ces armes factices dans la ville pour éviter qu'il y ait d'autres enfants tués», a ajouté l'avocat de Mme Rice, Benjamin Crump. Ce dernier a également défendu la famille de Michael Brown, mort sous les balles d'un policier à Ferguson.

Une enquête fédérale conduite à Cleveland a démontré que la police de cette ville avait tendance à faire un usage excessif de la force, a révélé la semaine dernière le ministre de la Justice des États-Unis, Eric Holder.

Il est apparu également que le policier ayant tiré sur Tamir Rice n'avait pas été jugé apte à exercer son métier de policier dans une banlieue de l'Ohio en 2012.

Une note interne, citée par le Cleveland Plain Dealer, rapporte qu'un inspecteur avait jugé que le policier Tim Loehmann avait eu un comportement «distrait» et «sentimental» lors d'une formation aux armes à feu.

Photo: Reuters