Une enquête interne révèle que de nombreuses mesures de sécurité qui auraient dû empêcher un homme de s'introduire dans la Maison-Blanche mi-septembre, après avoir sauté par dessus une barrière, n'ont pas été respectées, indiquent les médias américains jeudi.

Selon un rapport interne du département américain de la Sécurité intérieure, dont le Washington Post et le New York Times ont obtenu copie, le maître-chien censé pourchasser toute personne tentant de s'introduire dans l'édifice de la Maison-Blanche était en train de parler sur son téléphone portable personnel au moment des faits et ne portait pas son oreillette.

Il n'a de ce fait pas entendu les communications radio évoquant une personne ayant sauté par dessus la barrière et est ainsi arrivé trop tard sur les lieux.

Dans la soirée du 19 septembre, Omar Gonzalez, 42 ans, ancien combattant d'Irak, avait grimpé par-dessus les 2,30 m de la grille nord de la Maison-Blanche, puis parcouru plus de 60 mètres de pelouse, avant d'être poursuivi, hélé et sommé de s'arrêter par un agent des services secrets.

Il avait réussi à entrer par la porte principale au rez-de-chaussée et à traverser plusieurs salles avant d'être finalement arrêté dans le grand salon nommé «East Room». Il avait un couteau pliable dans sa poche et quantité de munitions avaient été retrouvées dans sa voiture.

Selon le Washington Post, le rapport interne relève aussi qu'un élément ornemental de la section de la barrière franchie par Omar Gonzalez manquait, et aurait dû lui rendre la tâche d'escalader plus difficile.

De même, les travaux de construction sur la partie nord cachaient la vue de nombreux agents qui n'ont pas bien réalisé où se trouvait l'intrus ni comment réagir aux communications radio soudain chaotiques qu'ils ont reçues.

Il y a eu au moins une dizaine d'éléments qui ont contribué à permettre à Gonzalez de franchir la barrière, selon cette enquête interne.

Selon le New York Times citant le rapport, il y a eu une succession d'échecs à la fois «organisationnels et techniques» de la part des services secrets, la police spéciale chargée de la sécurité du président des États-Unis, évoquant également le mauvais fonctionnement de systèmes d'alarmes et de radios.

Ce soir-là, Barack Obama et sa famille venaient de quitter la Maison-Blanche, mais l'incident a provoqué une vive polémique sur les failles des procédures de protection du président, provoquant l'ouverture d'une enquête et la démission de la directrice des services secrets.