Environ un millier de policiers ont participé mercredi à une vaste opération à Los Angeles contre des cartels de drogue qui utilisaient des entreprises d'habillement pour blanchir des millions de dollars d'argent sale.

«Neuf personnes ont été arrêtées et au moins 65 millions de dollars saisis en liquide et sur des comptes bancaires» à l'issue de cette offensive dans les rues du "fashion district"», indique un communiqué du procureur fédéral Thom Mrozek.

«Los Angeles est devenu l'épicentre du blanchiment de narco-dollars, avec des coursiers qui véhiculent fréquemment des sacs et des valises pleins d'argent liquide dans de nombreux commerces», a ajouté Robert Dugdale, l'un des responsables gouvernementaux de la lutte contre la criminalité dans la région.

Dans le cadre de cette enquête qui se poursuit, le communiqué du procureur indique que le cartel de drogue mexicain Sinaloa, considéré comme le plus puissant du monde, avait utilisé le quartier du «fashion district», l'équivalent du Sentier à Paris ou du «garment district» de New York, pour blanchir la rançon reçue dans le cadre de négociations pour libérer un citoyen américain enlevé, séquestré et torturé au Mexique.

D'autres poursuites et enquêtes ont été lancées en parallèle sur des marchés noirs de pesos mexicains dans le quartier de l'habillement de Los Angeles, utilisés notamment par les trafiquants pour blanchir des narco-dollars.

Dans le cadre d'un tel marché noir, un courtier en pesos doit trouver des commerces dans un pays étranger qui achète des biens aux États-Unis et a donc besoin de dollars pour les payer.

Le courtier organise les paiements en dollars pour les vendeurs aux États-Unis, notamment dans le quartier de l'habillement, avec de l'argent sale.

Une fois que les biens payés sont expédiés à l'étranger et vendus par un commerce local sur place contre des pesos, ces pesos sont envoyés au courtier, qui rembourse ainsi le trafiquant en monnaie locale.

Ce système est fréquemment utilisé par les cartels de drogue pour blanchir de l'argent sans avoir à  traverser la frontière américano-mexicaine avec de grosses quantités de cash et sans avoir à passer par des virements bancaires dans des institutions financières connues, qui facturent chèrement les virements à l'étrangers avec en plus le risque de détecter des activités illégales, explique le communiqué du procureur.