L'Américain José Padilla, condamné à 17 ans de prison en 2008 pour des liens présumés avec Al-Qaïda, a vu sa peine rallongée mardi à 21 années par un juge fédéral, après qu'une cour d'appel eut jugé la peine trop clémente.

Padilla, cet ancien membre d'un gang de Chicago converti à l'islam, était devenu un symbole des excès de l'administration Bush dans la «guerre contre le terrorisme».

Il est actuellement incarcéré dans une prison de haute sécurité du Colorado, depuis qu'il a été reconnu coupable en août 2007 de liens avec Al-Qaïda, et d'association de malfaiteurs en vue de commettre des assassinats hors des États-Unis et de soutien à une entreprise terroriste.

Pendant le procès, sa défense avait insisté sur les tortures dont il aurait été victime. Plusieurs expertises avaient attesté des graves séquelles psychologiques dont souffre M. Padilla depuis ses années de détention militaire à l'isolement absolu, sans bruit ni lumière du jour, souvent privé de sommeil, et interrogé sans relâche.

Une peine de 17 ans et 4 mois avait été fixée en janvier 2008 par un tribunal fédéral de Miami. Une cour d'appel avait confirmé la condamnation en septembre 2011, mais jugé la sentence trop légère et avait demandé au juge de première instance de fixer une nouvelle peine.

La juge fédérale de Miami Marcia Cooke l'a alourdie et a condamné José Padilla à 21 ans de prison, ont annoncé mardi dans un communiqué les procureurs fédéraux John Carlin et Wifredo Ferrer. Ils précisent que Padilla risquait la réclusion à perpétuité.

Converti à l'islam, Padilla était parti étudier en Égypte, avant de gagner l'Afghanistan. Arrêté à son retour en mai 2002, il avait été accusé d'avoir fomenté un attentat à la bombe «sale» et avait été incarcéré près de quatre ans dans une prison militaire.

Après une longue bataille juridique sur la légalité de cette détention illimitée sans inculpation d'un citoyen américain, sur ordre direct du président, le gouvernement avait transféré M. Padilla à la justice fédérale.

En juin 2012, sa mère Estela Lebron avait tenté sans succès de faire entendre sa plainte par la Cour suprême sur les tortures que son fils aurait subies.