Les États-Unis ont annoncé mercredi qu'ils allaient transférer deux détenus soudanais du camp de Guantanamo vers leur pays d'origine.

«Les États-Unis se sont coordonnés avec le gouvernement du Soudan en ce qui concerne les mesures appropriées de sécurité et pour s'assurer que ces transferts sont conformes à notre politique en matière de respect de la dignité humaine», a indiqué un communiqué du Pentagone, ajoutant que 158 personnes étaient toujours détenues à Guantanamo.

Mohamed Noor Osman, 51 ans, et Ibrahim Osman Ibrahim Idris, 52 ans, étaient les derniers prisonniers soudanais de la base de Guantanamo, une enclave américaine sur l'île de Cuba, a précisé à l'AFP un responsable du département de la Défense.

Considérés comme des membres d'Al-Qaïda, ces deux hommes avaient été envoyés à Guantanamo en 2002.

Idris, présenté comme un vétéran du réseau terroriste de Oussama Ben Laden, a été l'un des premiers détenus transférés vers cette prison militaire, le 11 janvier 2002. Mohamed y est arrivé en mai de cette année.

Pour avoir plaidé coupable d'attaques terroristes en février 2011, Mohamed a vu sa peine de 14 ans de prison suspendue.

Idris avait pour sa part été libéré à la suite d'une décision de justice en octobre.

Il s'agit du deuxième transfert annoncé cette semaine, alors que la fermeture de Guantanamo faisait partie des promesses lancées par Barack Obama en arrivant à la présidence des États-Unis.

Signe d'une accélération des tentatives de Washington de vider les geôles de Guantanamo, le Pentagone avait annoncé lundi le rapatriement de deux Saoudiens, détenus à Guantanamo, quelques jours après le renvoi de deux Algériens dans leur pays contre leur gré.

Après le départ des deux Soudanais, 158 hommes sur les 779 envoyés à l'origine à Guantanamo restent derrière les barreaux du centre de détention.

Une vingtaine de ces prisonniers, accusés de liens avec Al-Qaïda ou des pires attentats meurtriers, comme ceux du 11 septembre 2001, sont qualifiés de «grande valeur» par le Pentagone.

La très grande majorité des détenus sont à Guantanamo depuis près de douze ans, sans inculpation ni procès, une situation qui jette le discrédit sur l'image des États-Unis dans le monde.

Neuf Saoudiens restent incarcérés à Guantanamo, parmi lesquels Abd al-Rahim al-Nashiri et Khaled Cheikh Mohammed (KSM), cerveau autoproclamé des attentats du 11-Septembre. Ces deux hommes sont les principaux accusés des deux seuls procès ouverts contre des détenus de Guantanamo.