Barack Obama a salué mercredi les récentes déclarations «éloquentes» du pape François sur la pauvreté et les inégalités, rare mention du souverain pontife dans un discours du président des États-Unis.

M. Obama, lors d'une longue allocution sur le renforcement de la classe moyenne, a déploré que depuis des années, «le contrat fondamental au coeur de notre économie ait été faussé», avec des disparités croissantes entre les revenus des plus pauvres et des plus riches.

«Cette tendance à une inégalité croissante n'est pas confinée à l'économie de marché aux États-Unis. Dans le monde entier, les inégalités ont augmenté», a-t-il ajouté.

«Certains d'entre vous l'ont peut-être vu la semaine dernière, le pape lui-même en a parlé de façon éloquente», a souligné le président américain.

Et de citer une «exhortation» publiée par le pape François le 26 novembre : «Il n'est pas possible que le fait qu'une personne âgée réduite à vivre dans la rue, meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis que la baisse de deux points en bourse en est une».

Début octobre, M. Obama avait déjà rendu hommage au pape François, affirmant être «énormément impressionné», et saluant son «humilité» et son «empathie».

«J'ai été énormément impressionné par les déclarations du pape. Pas sur un sujet particulier, mais parce que d'abord, c'est quelqu'un qui incarne les enseignements du Christ», avait assuré M. Obama dans un entretien à la chaîne de télévision CNBC.

François possède une «humilité incroyable, un sens de l'empathie pour les petits, les pauvres. Et c'est quelqu'un qui pense d'abord à se rapprocher des gens plutôt qu'à les repousser, à trouver ce qui est bon chez eux», avait encore estimé le président.

«Cet esprit, ce sens de l'amour et de l'unité, semble se manifester non seulement dans ses dires, mais aussi ses actes. De la part de quelque dirigeant religieux que ce soit, c'est une qualité que j'admire», avait conclu M. Obama.

Le 13 mars, après l'élection de l'Argentin Jorge Mario Bergoglio à la tête de l'Église catholique sous le nom de François, M. Obama avait adressé ses «voeux chaleureux» au «premier pape des Amériques».

Le dirigeant des États-Unis, dont certaines mesures politiques, notamment en matière de contraception, ont créé des frictions avec les institutions catholiques américaines, s'est rendu une fois au Vatican au début de son premier mandat, y rencontrant le prédécesseur de François, Benoît XVI, en juillet 2009.