Des dizaines de démocrates se sont joints vendredi aux adversaires républicains de Barack Obama lors d'un vote au Congrès pour vider de sa substance la réforme du système de santé, les défections illustrant le mécontentement général sur son lancement raté.

La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a adopté par 261 voix contre 157, avec l'appui de 39 des 200 démocrates, un texte qui autoriserait les compagnies d'assurance américaines à continuer de vendre des contrats d'assurance maladie qui ne remplissent pas les critères de couverture exigés par la loi à partir de 2014, ce qui affaiblirait la remise à plat de l'assurance maladie voulue par le président.

Même dans le cas où le texte était aussi adopté par le Sénat, Barack Obama a promis d'y opposer son veto.

Le président américain a annoncé mercredi une modification limitée qui ne concerne que potentiellement 5 % des Américains et pour seulement un an. Jusqu'en 2014, les assureurs auront ainsi le droit de continuer à vendre les assurances non conformes aux nouveaux critères d'Obamacare, surnom donné à la loi.

Les républicains contestent cette loi depuis son adoption par le Congrès en 2010, et les démocrates avaient jusqu'ici fait bloc derrière le président, notamment lors de la bataille budgétaire du mois d'octobre.

Mais, le lancement raté du portail internet d'Obamacare, vitrine de la réforme, le 1er octobre, et l'annonce ces dernières semaines que des millions d'Américains seraient forcés de changer de couverture, ont fissuré l'unité des élus démocrates qui s'inquiètent de la réaction de leurs électeurs à l'approche des élections législatives de novembre 2014.

Le lancement a été «très mauvais, pourri», a estimé le démocrate Nick Rahall, qui fait partie des 39 frondeurs de vendredi.

Pour tenter d'apaiser la situation, les démocrates ont aussi proposé leur propre proposition de loi, malgré la concession annoncée par Barack Obama jeudi.

«S'il faut réparer le système, nous le réparerons. Et nous travaillerons jusqu'à ce qu'il soit réparé», a dit jeudi la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand.