Les États-Unis doivent revoir leur politique vis-à-vis de Cuba, a déclaré vendredi soir le président Barack Obama, après plus d'un demi-siècle d'embargo économique contre cette île communiste.

La libéralisation politique de Cuba sera le fait des militants, mais les États-Unis peuvent contribuer à cet effort par le biais d'une aide «créative» et «réfléchie», a affirmé le président américain, lors d'une collecte de fonds organisée chez un puissant homme d'affaire anticastriste à Miami (Floride, sud-est).

«Nous devons réactualiser notre politique», a déclaré Barack Obama depuis la résidence de Jorge Mas Santos qui dirige le lobby de l'opposition anticastriste, la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA).

«Il faut garder à l'esprit que lorsque (Fidel) Castro est arrivé au pouvoir, je venais juste de naître. Il est insensé de croire que les mesures mises en place en 1961 sont toujours aussi efficaces aujourd'hui, à l'ère d'internet et de Google», a souligné M. Obama.

Washington a rompu ses relations diplomatiques avec La Havane en 1961, après la prise de pouvoir de Fidel Castro en 1959 et la nationalisation des biens américains sur l'île. Un embargo américain a été décrété en 1962 sous l'administration de John F. Kennedy.

Les deux pays entretiennent toutefois des sections d'intérêts consulaires qui font office d'ambassades.

En s'adressant à l'homme d'affaires cubain Mas Santos, le président américain a déclaré: «Puisque nous sommes de la même génération, nous comprenons tous les deux que les objectifs seront toujours les mêmes. Pour cette raison, nous devons sans cesse trouver de nouveaux mécanismes et de nouveaux outils pour servir ces objectifs qui nous sont chers».

La FNCA a été fondée par Jorge Mas Canosa, le père de Jorge Mas Santos qui lui a succédé à sa mort en 1997. Ce puissant lobby soutient les hommes politiques en faveur de toutes les politiques d'ostracisme à l'égard du régime communiste. Jorge Mas Canosa était un proche de Ronald Reagan et fut reçu à la Maison-Blanche dans les années 80. Son fils, un homme d'affaires qui a fait fortune dans les télécommunications, a soutenu Barack Obama en 2008 et 2012.

Depuis l'arrivée de Barack Obama au pouvoir, les Cubano-Américains peuvent envoyer de l'argent et se rendre sur l'île plus facilement sans pour autant que les deux pays aient repris des relations diplomatiques. Fin octobre, l'assemblée générale des Nations unies a voté pour la 22e fois en faveur d'une résolution qui condamne l'embargo américain.

Barack Obama est arrivé vendredi à Miami d'où il repartira samedi après trois événements de collecte de fonds.