Des plans d'agrandissement d'une usine d'Oskar Schindler datant de la Seconde Guerre mondiale ont été vendus aux enchères pour 63.426 dollars sur internet, a annoncé jeudi la maison américaine qui a organisé la vente.

Les documents, qui datent de 1943 et arborent le logo du conglomérat Siemens, étaient destinés à la construction de quartiers dans lesquels Schindler faisaient vivre ses employés juifs pour leur permettre d'échapper aux atrocités du camp nazi de Plaszow.

«Ces plans ont été utilisés pour construire une partie du sanctuaire de Schindler et occupent une place à part dans l'histoire», a expliqué le vice-président de la maison d'enchères RR Auction, Bobby Livingston, dans un courriel envoyé à l'AFP.

L'acquéreur, qui a souhaité conserver l'anonymat, a également déboursé 59 135 dollars pour une lettre d'août 1944 signée d'Oskar Schindler dans laquelle celui-ci confirme le transfert d'un employé polonais de l'usine de Cracovie vers Brunnlitz, l'actuelle Brnenec, en République tchèque.

Pour l'historien David Crowe, le document prouve que l'industriel a obtenu l'autorisation de la hiérarchie nazie de transférer ses activités, et donc les employés juifs, plus tôt qu'on ne le pensait.

En transférant ces salariés en grand nombre vers des usines de munitions, Oskar Schindler leur a permis d'échapper aux chambres à gaz.

Il a sauvé la vie de plus d'un millier de juifs durant la Seconde Guerre mondiale en les inscrivant sur une liste de personnels effectuant des travaux indispensables pour l'armée allemande. Mort en 1974 dans l'anonymat, il a été honoré à titre posthume du titre de Juste parmi les nations.

Son histoire a fait l'objet d'un film à succès réalisé par Steven Spielberg en 1993.

Fin juillet, la vraie «Liste de Schindler», soit 14 pages portant les noms de 801 Juifs sauvés par l'industriel allemand, n'avait pas trouvé preneur sur eBay, où elle était mise à prix pour trois millions de dollars.