La diplomatie américaine a clairement averti l'Équateur jeudi d'une détérioration des relations bilatérales si Quito devait accorder l'asile politique à l'ancien consultant de la CIA Edward Snowden.

«Ce ne serait pas une bonne chose d'accorder l'asile à M. Snowden. Cela créerait de graves difficultés pour notre relation bilatérale», a mis en garde le porte-parole adjoint du département d'État, Patrick Ventrell.

«S'ils prenaient cette mesure, il y aurait des répercussions très négatives», a insisté le diplomate, dont le pays avait jusqu'à présent adopté un ton plutôt conciliant avec l'Équateur, pays au coeur, avec la Russie, du casse-tête diplomatique de l'affaire Snowden.

Quito avait haussé le ton jeudi face aux États-Unis en renonçant à un accord douanier avec Washington qualifié «d'instrument de chantage», un geste spectaculaire au moment d'examiner la demande d'asile de l'Américain accusé d'espionnage par son pays.

M. Ventrell a contesté l'idée même de «chantage» avec cet accord douanier qui octroie depuis 1991 à l'Équateur des tarifs préférentiels sur des produits agricoles en contrepartie d'une lutte contre le trafic de drogue.

Les autorités équatoriennes «ne peuvent pas vraiment le suspendre. C'est un accord préférentiel unilatéral accordé par le Congrès des États-Unis», a fait valoir le porte-parole.

«Nous espérerions que le gouvernement (équatorien) porte une attention particulière à la prospérité économique de son peuple», a encore prévenu M. Ventrell, rappelant que les États-Unis étaient les premiers partenaires commerciaux de ce pays d'Amérique latine, avec dix milliards de dollars de biens et services échangés par an.