La Maison-Blanche a défendu mardi son bilan en matière de protection des «lanceurs d'alertes», mais a refusé de dire si Edward Snowden, l'ancien consultant du renseignement à l'origine de fuites sur un vaste système de surveillance, pouvait bénéficier de ce statut.

Pour la seconde journée consécutive, le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, a refusé de commenter sur le fond cette affaire aux retentissements internationaux, alors que M. Snowden, dernièrement vu à Hong Kong, est apparemment introuvable.

M. Carney, lors de son point de presse quotidien, s'est vu demander si la Maison-Blanche considérait M. Snowden comme un «traître», selon l'expression du président de la Chambre des représentants John Boehner, ou si le statut de «lanceur d'alerte» («whistleblower») assurant une immunité pouvait s'appliquer dans ce dossier.

«Je ne vais pas m'exprimer au sujet d'une enquête récemment ouverte. Qu'il s'agisse de la situation de cet individu, de son statut, des détails de cette enquête, je vous renverrais vers le département de la Justice ou le FBI», a déclaré M. Carney, refusant aussi de dire si les États-Unis chercheraient à obtenir l'extradition de M. Snowden, comme réclamé par des élus du Congrès des deux bords.

M. Carney a toutefois noté que les sous-traitants de la communauté du renseignement bénéficiant d'une accréditation de sécurité, comme M. Snowden, devaient «jurer de protéger des secrets d'État tout comme les fonctionnaires le font».

L'affaire Snowden a éclaté alors que la Maison-Blanche était déjà soupçonnée, en plein procès du soldat Bradley Manning dans l'affaire Wikileaks, de vouloir faire taire les «lanceurs d'alerte», ces personnes liées au gouvernement qui dénoncent des faits d'État à leurs yeux répréhensibles, au nom du bien commun.

M. Carney, lisant un texte préparé, a assuré qu'au contraire «l'administration Obama a démontré son engagement fort envers la protection des lanceurs d'alerte». Mais il a aussi noté qu'«il existe des procédures que les lanceurs d'alerte peuvent utiliser qui assurent que les intérêts de sécurité nationale sont protégés».

Le porte-parole a en particulier cité la promulgation d'une loi renforçant ces protections par M. Obama fin novembre 2012.