Le président américain Barack Obama a appelé samedi le Sénat à voter la semaine prochaine la nouvelle loi sur l'immigration, qui prévoit une légalisation pour des millions de sans-papiers et une profonde réforme du système.

«Depuis des années, notre système d'immigration nuit à notre économie et menace notre sécurité», a lancé le président dans son allocution radiotélévisée hebdomadaire.

«Le projet de loi présenté au Sénat n'est pas parfait, c'est un compromis. Mais il est pour l'essentiel en accord avec les principes qui doivent être selon moi ceux d'une réforme de bon sens du système», a-t-il ajouté.

«C'est à ça que doit ressembler une réforme de l'immigration...  Des mesures pleines de bon sens (...) Il n'y a donc pas de raison pour que le Congrès ne réussisse pas à se mettre d'accord et que la loi ne se trouve pas sur mon bureau d'ici la fin de l'été», a-t-il conclu.

La loi ouvrirait aux 11,5 millions de sans-papiers installés aux États-Unis, en majorité Mexicains, la voie de la régularisation, à condition de payer une amende, de ne pas dépendre des aides sociales et de n'avoir pas commis de délit majeur. Au bout de 13 ans, ils pourraient demander leur naturalisation.

Le système de visas et permis de travail serait aussi réformé pour favoriser les immigrés qualifiés (sciences, hautes technologies...) mais aussi les travailleurs peu qualifiés dans les secteurs agricole, du bâtiment ou de la restauration, en fonction des pénuries de main-d'oeuvre.

Après le Sénat, qui vote cette semaine sur un texte de compromis mis au point par la commission de la Justice et adopté par des sénateurs des deux partis, la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, devra à son tour débattre de la réforme, pour une adoption finale espérée d'ici l'été.

Le compromis adopté par la commission du Sénat a écarté certaines propositions pour tenter d'obtenir un plus grand soutien des conservateurs, qui sont réticents à «amnistier» ceux qu'ils considèrent comme des délinquants, mais cherchent par ailleurs à récupérer une partie du vote hispanique, qui pèse de plus en plus lourd aux États-Unis et est aujourd'hui acquis aux démocrates.

La loi doit recueillir au Sénat 60 voix (sur un total de 100) pour être adoptée et envoyée à la Chambre des représentants.