Le président Barack Obama a cherché jeudi à consoler une ville de Boston endeuillée et rassurer un pays inquiet, promettant de «finir la course», après l'attentat du marathon dont l'enquête s'intéresse notamment à deux hommes que le FBI cherche à identifier.

Lors d'une émouvante cérémonie oecuménique dans la cathédrale de la Sainte Croix, pleine à craquer, M. Obama a rendu hommage aux trois morts et 180 blessés de l'attentat, mais aussi promis que les enquêteurs trouveraient les auteurs de cette «violence insensée» et les traduiraient en justice.

«Oui, nous vous retrouverons, et oui, vous ferez face à la justice», a déclaré le président, venu à Boston trois jours après le carnage qui traumatisé la capitale du Massachusetts (nord-est) et ravivé aux États-Unis le souvenir du 11-Septembre.

«Nous avons peut-être momentanément perdu l'équilibre, mais nous allons nous relever, et nous repartirons. Nous finirons la course», a-t-il ajouté, applaudi debout par quelque 2000 personnes extrêmement émues.

«S'ils cherchaient à nous intimider, à nous terroriser (...) il est clair maintenant qu'ils avaient choisi la mauvaise ville», a-t-il ajouté, saluant le «courage» des Bostoniens face au «visage du diable».

M. Obama a notamment rendu hommage aux trois victimes tuées, Martin Richard, 8 ans, Krystle Campbell, 29 ans, et Lu Lingzi, une Chinoise de 23 ans qui étudiait à la Boston University.

Le violoncelliste Yo-Yo Ma accompagnait une chorale d'adolescents, dont certains peinaient à retenir leurs larmes, et plusieurs responsables religieux se sont aussi exprimés.

L'ancien candidat à la présidentielle Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, était présent, ainsi que de nombreux élus locaux et membres des services de secours.

M. Obama, qui était accompagné de sa femme Michelle, a ensuite félicité dans une école proche des bénévoles et les membres des secours. «Vous êtes une inspiration pour tout le pays», leur a-t-il dit.

Il a aussi rencontré des proches de victimes, et rendu visite à des blessés au Massachusetts General Hospital, tandis que Michelle Obama faisait de même à l'hôpital pour enfants de Boston et au Brigham and Women's Hospital.

Dans l'enquête en cours, les enquêteurs ont annoncé une conférence de presse pour 17 h, après 48 heures de silence.

> Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

Besoin de l'aide du public

Lors d'une audience au Congrès à Washington, la secrétaire à la Sécurité intérieure Janet Napolitano a déclaré que les enquêteurs s'intéressaient à des «personnes» qu'elle a refusé de qualifier de '«suspects». «Nous avons besoin de l'aide du public pour localiser ces personnes», a-t-elle déclaré.

Plusieurs médias américains ont évoqué deux hommes, repérés sur des images de caméras de surveillance, qui portaient chacun un sac noir, près du lieu des deux explosions quasi-simultanées survenues près de la ligne d'arrivée du marathon.

Trois jours après le plus grave attentat commis aux États-Unis depuis le 11-Septembre, les enquêteurs n'ont encore ni motif, ni revendication, et aucune hypothèse n'est privilégiée, entre terrorisme international ou intérieur.

Mais ils ont une idée plus précise de la composition des bombes artisanales qui ont ensanglanté le centre de Boston, où des dizaines de milliers de personnes étaient massées sur le parcours du marathon annuel, traditionnellement une grande fête populaire.

Les bombes avaient été assemblées dans des cocottes-minute dont un couvercle a été retrouvé sur le toit d'un hôtel de six étages à proximité, témoignant de la force de l'explosion.

Les enquêteurs ont retrouvé des lambeaux d'un sac de nylon noir, un morceau de cocotte-minute tordu par le souffle de l'explosion, des clous et des billes métalliques, et ce qui ressemble à un morceau de circuit électronique.

Parmi les 180 blessés, une dizaine ont dû être amputés, certains des deux jambes, en raison des profondes blessures causées par les clous, les échardes de métal et les billes d'acier qui avaient été ajoutés aux bombes pour en maximiser l'impact.

PHOTO THE NEW YORK POST