La ricine, dont des traces ont été découvertes mardi dans une lettre adressée au sénateur républicain du Mississipi Roger Wicker à Washington, est un poison végétal peu coûteux, facile à produire et considéré comme le plus toxique du règne végétal.

Considérée comme une arme biologique, la toxine est extraite de la graine de ricin, une plante originaire de l'Afrique tropicale où elle est vivace et arbustive, mais qui est connue dans les régions tempérées où elle est herbacée et annuelle.

L'huile de ricin est utilisé comme laxatif et exploitée à l'échelle industrielle comme ingrédient pour les lubrifiants, savons et vernis.

La ricine est soluble dans l'eau, dans les aliments ou les boissons embouteillées, dont elle ne modifie pas le goût, d'où les craintes de contamination des réseaux d'eau potable. Elle peut également être lyophilisée en poudre ou dispersée par aérosol.

Par ingestion, elle provoque des symptômes intestinaux sévères (coliques, diarrhées, vomissements), avec une déshydratation puis un état de choc et la mort. La ricine a une toxicité sur le foie et le pancréas.

Par voie respiratoire, elle développe une toxicité encore plus grande en provoquant des oedèmes pulmonaires hémorragiques.

«La voie digestive est environ 1000 fois moins toxique que l'inhalation», précise l'Institut français de veille sanitaire (InVS) sur sa page internet consacrée aux agents biologiques.

Un dixième de grammes est suffisant pour tuer un homme de 100 kilos. Il n'existe pas d'antidote.

Entre novembre 2003 et février 2004, le Sénat américain et la Maison Blanche avait été la cible d'une attaque à la ricine, envoyée par courrier sous forme de poudre, sans faire de victimes. La découverte de sa présence avait entraîné la fermeture temporaire de trois bâtiments du Congrès.

Les lettres étaient signées d'un certain «ange déchu», qui réclamait un changement dans la réglementation sur les horaires de travail des routiers américains.

En novembre 2011, quatre Américains âgés de 65 à 73 ans membres d'une organisation d'extrême-droite ont été incarcérés, accusés d'avoir fomenté un complot visant notamment le fisc américain et envisagé d'utiliser de la ricine.

Le cas le plus célèbre remonte à 1978 quand un transfuge bulgare, Gueorgi Markov, avait été piqué à la cuisse par un parapluie tenu par un homme alors qu'il attendait son bus à Londres. Il était mort quatre jours plus tard.