L'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a souligné vendredi à New York qu'il restait encore beaucoup à faire en matière de droits des femmes, lors d'une intervention très applaudie au Lincoln Center.

Mme Clinton, objet de spéculations incessantes sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2016, et qui a fait savoir jeudi qu'elle allait publier un livre en 2014 sur sa vision du monde, s'exprimait dans le cadre d'un sommet de la Fondation «Women in the World».

C'était sa deuxième intervention publique de la semaine, après plusieurs semaines loin des projecteurs.

Mme Clinton, qui a quitté le département d'État le 1er février, n'a cependant rien laissé filtrer de ses éventuelles ambitions présidentielles, consacrant son discours à ce qu'elle a qualifié de «plus grand travail inachevé du XXIe siècle».

«Trop de femmes sont traitées au mieux comme des citoyens de seconde zone, au pire comme une sorte d'espèce humaine inférieure», a-t-elle déclaré, largement applaudie par les plus de 2 000 personnes venues l'écouter, en majorité des femmes.

Mais elle a aussi estimé que les choses pouvaient changer, évoquant à titre d'exemple la colère générée par le viol collectif d'une jeune étudiante indienne en décembre, ou celle ayant suivi l'attentat des talibans contre la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, qui a survécu à sa blessure d'une balle à la tête.

«Nous nous trouvons à un remarquable moment de confluence», a souligné l'épouse de l'ancien président Bill Clinton, en évoquant «le nouveau courant d'activisme de base qui monte en puissance, galvanisé par des événements trop scandaleux pour être ignorés, et rendu possible par les nouvelles technologies qui donnent une voix aux femmes et filles comme jamais auparavant».

«Nous devons saisir ce moment», a-t-elle ajouté, insistant sur le besoin d'étendre l'éducation des femmes, ainsi que leur accès à la santé et à l'emploi, une façon selon elle d'assurer la construction de sociétés plus stables et prospères.

«Les lois et traditions qui freinent les femmes freinent des sociétés tout entières», a-t-elle relevé.