Le Wall Street Journal a révélé dimanche être au centre d'une enquête judiciaire ouverte aux États-Unis sur des soupçons de corruption en Chine, mais qu'aucune preuve soutenant ces accusations n'avait été trouvée.

«Le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête l'année dernière à la suite d'allégations selon lesquelles des employés du bureau du Wall Street Journal en Chine auraient soudoyé des responsables chinois en échange d'informations pour des articles», écrit le quotidien des affaires, propriété du groupe de presse News Corp. sur son site internet.

Citant des responsables du ministère et de l'entreprise, le WSJ ajoute qu'«un examen mené par la société mère du journal n'a trouvé aucune preuve soutenant ces accusations».

Le quotidien indique que l'enquête des autorités judicaires fédérales américaines a été lancée dans le cadre d'une enquête plus large, à la suite du scandale d'écoutes illégales au Royaume-Uni qui a déstabilisé News Corp.

Selon le WSJ, les enquêteurs, dans le cadre de leur travail sur cette affaire ayant éclaté en 2011, ont reçu une dénonciation accusant «un ou plusieurs employés du journal d'avoir donné des cadeaux à des responsables du gouvernement chinois en échange d'informations».

L'article indique que ni News Corp., ni le quotidien ne connaissent l'identité de l'informateur des autorités.

Il ajoute que «News Corp. a indiqué au ministère de la Justice que certains de ses responsables soupçonnent l'informateur d'être un agent du gouvernement chinois, dont le but serait de déstabiliser le Journal, voire de se venger contre lui, à cause de ce qu'il écrit sur la direction politique chinoise».

Les dirigeants de News Corp. seraient parvenus à cette conclusion après n'avoir trouvé aucune preuve corroborant les accusations lancées contre le quotidien new-yorkais, «et à cause du moment choisi pour ces accusations et de leur nature».

Le WSJ a choisi de révéler l'enquête des autorités alors que le ton monte entre Pékin à Washington à propos d'attaques informatiques ayant visé les États-Unis, qui mettent en cause à leur égard la responsabilité de l'État chinois.

Le nouveau Premier ministre chinois Li Keqiang a rétorqué dimanche que les accusations de Washington étaient «infondées».