La Maison Blanche a défendu dimanche sa décision d'oeuvrer à sa propre réforme de l'immigration, après la publication par un journal la veille d'éléments de ce dispositif, immédiatement critiqué par le camp républicain.

Intervenant lors des «talk-shows» politiques dominicaux des principales chaînes de télévision américaines, le secrétaire général de la Maison-Blanche Denis McDonough a affirmé que l'exécutif collaborait de près avec huit sénateurs, quatre républicains et quatre démocrates, qui ont présenté fin janvier leurs principes pour une réforme du système d'immigration.

Quelque 11 millions de personnes vivent clandestinement sur le sol américain, selon les estimations les plus répandues. Samedi, le journal USA Today a diffusé une partie de ce qu'il affirme être le plan élaboré par la Maison-Blanche pour résoudre cette question qui empoisonne de longue date le débat politique aux États-Unis.

Ce dispositif prévoit un parcours administratif de huit ans pour les clandestins avant d'obtenir un statut de résident légal.

Ils pourraient d'abord être candidats à un visa intitulé «Immigrant légal en devenir», et pour cela se soumettre à une enquête sur leurs antécédents criminels, fournir des informations biométriques et acquitter une somme d'argent.

Une fois ce visa obtenu, ils pourraient effectuer une demande de résidence permanente («carte verte») dans les huit années, sous condition d'apprendre l'anglais ainsi que l'histoire et les institutions américaines. Ils seraient également tenus de payer des arriérés d'impôts sur les sommes touchées lorsqu'ils travaillaient illégalement.

Ces formalités passées, ils pourraient être candidats à une naturalisation, selon USA Today qui a affirmé avoir obtenu ce document auprès d'un responsable de l'administration du président Barack Obama, sous couvert de l'anonymat.

Le sénateur de Floride Marco Rubio, l'un des quatre élus républicains du «groupe des huit», a exprimé sa colère face à ce qu'il a estimé être un geste unilatéral de l'exécutif démocrate.

«La Maison-Blanche a fait une erreur en rédigeant un projet de législation sur l'immigration sans chercher la contribution des républicains au Congrès», a-t-il regretté, en qualifiant ces propositions de «mal ficelées et très imparfaites», et sans avenir.

Dimanche, M. McDonough a assuré que la Maison-Blanche allait «continuer à travailler avec le sénateur Rubio et d'autres» à ce sujet.

«Mais il dit que (ce plan) n'a pas d'avenir. Faisons en sorte qu'il n'ait pas à être proposé. Faisons en sorte que ce groupe des huit effectue des progrès, autant qu'ils disent vouloir en faire», a ajouté ce proche collaborateur du président Barack Obama.

M. Obama a dit qu'il présenterait son propre texte sur l'immigration si le Congrès ne parvenait pas à se mettre d'accord rapidement. Les républicains conditionnent une telle réforme à un nouveau renforcement de la sécurité aux frontières, également prévu par le plan de la Maison-Blanche selon USA Today.