L'ancien patron de la coalition internationale en Afghanistan, le général John Allen, envisage de renoncer au poste de commandant suprême des forces de l'OTAN (Saceur) malgré sa mise hors de cause dans une enquête, a confirmé implicitement le chef du Pentagone.

Exonéré il y a trois semaines des accusations d'avoir entretenu une correspondance «déplacée» confinant au flirt avec une femme mariée, le général américain de 60 ans doit encore être confirmé par le Sénat avant de prendre son nouveau poste.

Le magazine Foreign Policy a affirmé mercredi matin que le général avait rencontré la veille le secrétaire à la Défense Leon Panetta et le plus haut-gradé américain, le général Martin Dempsey, pour leur faire part de ses doutes sur son intention d'occuper l'un des postes les plus prestigieux de l'armée américaine.

Interrogé par la presse en début d'après-midi sur le fait de savoir si M. Allen envisageait de renoncer, Leon Panetta a confirmé implicitement les interrogations de l'officier. «Je lui ai recommandé de prendre son temps pour être avec sa famille, de réfléchir à ce qu'il devait faire», a affirmé le chef du Pentagone.

«Votre pays trouvera toujours un moyen de profiter de vos brillants états de service mais vous devez décider de ce que voulez faire à l'avenir», lui a-t-il dit, a rapporté M. Panetta aux journalistes.

John Allen a transmis le commandement de la coalition internationale en Afghanistan (Isaf) dimanche au général Joe Dunford.

«Après 19 mois de commandement en Afghanistan, et de nombreux autres avant cela passés loin de chez lui, le général Allen s'est vu offrir du temps pour se reposer et retrouver sa famille avant de se consacrer à sa nouvelle tâche», avait indiqué un peu plus tôt à l'AFP le lieutenant-colonel Steven Warren, un porte-parole du Pentagone.

La Maison-Blanche compte toujours le voir prendre les rênes du commandement militaire de l'OTAN.

Sa nomination avait été suspendue à la suite de l'ouverture d'une enquête sur des courriels qualifiés alors de «déplacés» et confinant au flirt avec une femme mariée. La correspondance avait été découverte dans le cadre d'une enquête sur une relation adultérine entretenue par le directeur de la CIA David Petraeus, contraint à la démission en novembre.

Au terme de son enquête en janvier, l'inspection générale du Pentagone «exonère totalement» le général Allen de toute conduite inconvenante pour un officier et donc de toute violation du règlement militaire, selon un responsable de la défense.