Le nouveau secrétaire d'État américain John Kerry s'est engagé mercredi à oeuvrer pour la paix, mais a prévenu que les Etats-Unis devaient être prêts à se défendre face «au terrorisme, au chaos et au mal».

Après une prestation de serment en privé le 1er février, le nouveau patron de la diplomatie américaine a été investi une seconde fois mercredi soir lors d'une cérémonie publique au département d'État pilotée par le vice-président Joe Biden, qui lui a fait prêter serment.

«Je suis fier de prendre ce poste parce que je veux travailler pour la paix et parce que les valeurs et les idéaux de notre nation sont vraiment ce qui représente le mieux ce qu'il est possible de vivre sur Terre», a lancé M. Kerry, sous un tonnerre d'applaudissements.

Mais cet ancien du Vietnam, devenu militant pacifiste et sceptique de l'interventionnisme militaire, a laissé entendre qu'il ne redoutait pas la guerre.

«Je préfère la résolution pacifique des conflits, mais mon parcours m'a aussi appris que lorsque toutes les recettes sont épuisées, nous devons nous préparer à défendre notre cause et faire le nécessaire pour se dresser face à l'extrémisme, au terrorisme, au chaos et au mal», a-t-il prévenu.

La prestation de serment s'est déroulée dans le grand salon d'apparat du ministère devant des centaines d'invités, dont l'ancienne secrétaire d'État Madeleine Albright et le sénateur républicain John McCain, ami de M. Kerry.

Le vice-président Biden a amusé l'auditoire en avouant n'avoir qu'un seul regret: «Ne pas avoir investi John Kerry comme président» après les élections de 2004, lorsque le candidat démocrate avait perdu contre George W. Bush.

«C'est de nouveau l'heure de John Kerry», s'est exclamé M. Biden.

Pour ses premiers jours au département d'État, le ministre se garde de faire tout discours de politique étrangère, mais se présente au téléphone à ses homologues du monde entier.

Le 68e secrétaire d'État avait dévoilé sa feuille de route devant le Sénat le 24 janvier: tenter de résoudre le casse-tête du nucléaire iranien, essayer de relancer le processus de paix israélo-palestinien, resserrer les liens avec la Chine et lutter contre le changement climatique. La Syrie, l'antiterrorisme en Afrique du Nord ou encore la Corée du Nord figurent aussi sur le bureau de M. Kerry.