Deux minutes avant midi, le 17 janvier 1989, un homme muni d'un fusil d'assaut AK-47 est entré dans la cour de l'école primaire Cleveland dans la ville de Stockton, en Californie.

En trois minutes, le tireur, vagabond dépressif âgé de 24 ans, a tiré 106 balles qui ont tué 5 élèves et en ont blessé 30 autres, avant de se suicider. L'événement a tétanisé l'Amérique. Quelques mois plus tard, la Californie est devenue le premier État à interdire la vente d'armes d'assaut et de fusils semi-automatiques. Aujourd'hui, les lois de la Californie, État le plus populeux avec 37,7 millions d'habitants, comptent parmi les plus strictes des États-Unis en matière d'armes à feu. Les gens qui veulent acheter un revolver doivent s'enregistrer auprès de l'État, réussir un test écrit et attendre 10 jours. Les chargeurs vendus ne peuvent contenir plus de 10 balles.

Ben Van Houten, avocat principal du Law Center to Prevent Gun Violence, à San Francisco, estime que plusieurs États pourraient s'inspirer de l'exemple californien. «La loi fédérale a toujours été remplie d'exceptions, dit-il. C'est aux États de compléter le tableau. Or, malheureusement, bien des États ne font rien.» Un des facteurs qui ont poussé la Californie à agir a été la prise de position des corps policiers et des maires. Encore aujourd'hui, les différentes villes de l'État peuvent décider d'adopter des lois plus sévères. «Quand ils ont les policiers de leur côté, les élus ont plus de facilité à passer des lois strictes», dit M. Van Houten. Pour l'année 2011, la Californie a enregistré 1790 homicides, soit 4,75 par tranche de 100 000 habitants. Au début des années 90, l'État enregistrait 13,1 homicides par tranche de 100 000 habitants.