Le président Barack Obama a décidé de lever les restrictions américaines pesant sur les visas des dirigeants birmans afin de permettre au président Thein Sein de se rendre à l'Assemblée générale des Nations unies à la fin du mois, a annoncé mercredi la Maison-Blanche.

La venue du dirigeant birman pour l'Assemblée générale de l'ONU à New York du 23 au 29 septembre devrait coïncider de surcroît avec le voyage annoncé à New York et à Washington de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi.

Le président Obama a donné l'ordre de faire une exception à l'interdiction de délivrer un visa américain à Thein Sein, «afin de marquer notre intérêt à nous rapprocher de lui et de son gouvernement qui poursuivent leurs réformes», a expliqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain (NSC), Tommy Vietor.

Sans cette mesure exceptionnelle, le président Sein aurait été confiné près du siège des Nations unies. Lui et ses ministres réformateurs pourront ainsi rencontrer des responsables américains et «mieux comprendre la politique américaine et la démocratie», a ajouté M. Vietor.

Après deux décennies de sanctions contre l'ancienne dictature militaire birmane, les États-Unis ont autorisé en juillet --mais sous contrôle-- les investissements américains en Birmanie, y compris dans le secteur controversé du gaz et du pétrole. Un nouvel ambassadeur américain a également pris ses fonctions en juillet, une première depuis 22 ans.

Depuis la mise en place d'un nouveau régime en mars 2011, sans la moindre effusion de sang et au terme d'un processus parfaitement maîtrisé, la Birmanie a changé de visage: des centaines de dissidents ont été libérés et la lauréate du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi est devenue députée.

L'icône de la démocratie birmane est annoncée à New York le 21 septembre pour recevoir une récompense du cercle de réflexion Atlantic Council, puis à Washington pour y recevoir la médaille d'or du Congrès, distinction que le Sénat lui avait décernée en avril 2008.

Le président birman a effectué lundi un vaste un remaniement ministériel pour promouvoir ses alliés réformateurs face aux conservateurs.